Mardi, un camion de transport de métal en fusion de la compagnie Rio Tinto Alcan a connu un problème technique sur l'un de ses deux creusets. Une fuite a laissé s'échapper quelques kilos d'aluminium qui a formé un long ruban sur l'asphalte, entre la municipalité de St-Bruno et le début de l'autoroute 170, soit près de 4,8 kilomètres.

« Dès que le camionneur a été avisé de la situation, nous avons appliqué le protocole de sécurité et notre unité d'urgence a été dépêchée sur les lieux. Le camion a été immobilisé, la fuite a été colmatée et le camion a poursuivi, sous escorte, sa route vers une de nos usines à Saguenay », a précisé Claudine Gagnon, conseillère principale/relations médias.

En fait, au milieu de la municipalité de St-Bruno, direction Est, on commence à apercevoir les premiers éclats d'aluminium sur l'asphalte. Le métal en fusion, donc liquide, s'est répandu sur la chaussée par gouttes plus ou moins grosses, formant ainsi des plaques de métal très visibles sous la forme d'un long ruban.

Lors de notre passage, ce mercredi matin, il a été possible de suivre ce ruban de métal très visible sous le reflet du soleil, entre St-Bruno jusqu'au début de l'autoroute 170, soit quelque 4,8 kilomètres plus loin, selon le relevé GPS du trajet.

Le camion en question avait quitté l'Usine Alma en direction d'une usine à Saguenay où le métal est destiné pour être coulé en lingots.

Chaque année, ce sont quelque 150 000 tonnes de métal gris qui transige ainsi entre Alma et le Saguenay.

À cette fin, RTA possède une flotte de 24 camions de transport munis chacun de deux creusets spéciaux. Naturellement, avant d'obtenir les autorisations requises pour ce transport du métal en fusion, RTA a dû se soumettre à toute une batterie de test et d'essais pour assurer la sécurité, notamment en cas d'accident ou de renversement d'un camion. À cet effet, les creusets sont solidement attachés sur la remorque et munis de dispositifs de sécurité pour en assurer une fermeture hermétique.

Au départ de l'usine, la température du métal est augmentée afin de tenir compte du refroidissement pendant le trajet.

Le creuset est scellé, mais un dispositif permet de faire sortir la pression à l'intérieur du creuset dont la température avoisine plus de 800 degrés F.

« Il est très rare qu'un tel incident arrive. Pour le moment, on ne sait pas ce qui s'est passé et une enquête afin de le découvrir a été ouverte par nos services », d'ajouter Claudine Gagnon.

Cette dernière estime qu'environ un kilogramme de métal aurait ainsi été déversé sur la chaussée. Cependant, en raison de l'étendue du ruban sur plus de 4 kilomètres, la quantité de métal pourrait être plus élevée.

Côté environnement, Claudine Gagnon assure qu'à l'endroit où le camion a été arrêté pour colmater la fuite, le métal a été nettoyé. Cependant, elle devait valider auprès du ministère de l'Environnement ce qui devra être fait pour le reste du métal formant le cordon.

Naturellement, le passage répété des véhicules automobiles dans ce secteur fait en sorte que le métal est déjà très fortement encastré dans les interstices de l'asphalte, rendant sa récupération très difficile.

L'aluminium à ce stade est considéré comme un matériau inerte pour l'environnement car il s'agit du même métal utilisé, par exemple, pour fabriquer du papier ou des assiettes d'aluminium que l'on utilise couramment dans notre vie de tous les jours. Dans l'environnement, l'aluminium prend généralement plus de 200 ans à se dégrader.

La littérature parle de l'aluminium comme étant l'un des métaux les plus utilisés, et aussi l'un des composés les plus abondants dans l'écorce terrestre.

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