ÉCONOMIE. Une cinquantaine de travailleurs membres de la FTQ et du local 711 des monteurs d’acier ont manifesté, ce matin, devant le site des Serres Toundra de Saint-Félicien. Ils souhaitent dénoncer le recours à des travailleurs hollandais plutôt qu’à des travailleurs de la construction.
« Ce que l’on veut dénoncer, c’est que le gouvernement du Québec a donné au-dessus de 30 millions avec les subventions et les garanties de prêt. C’est n’est pas normal qu’il n’y ait pas de travailleurs du Québec ici. On est capable de faire ces travaux-là », a lancé Roger Valcourt, représentant des ouvriers en électricité à la FTQ.
« Avec le taux de chômage dans notre région les réformes qu’il y a eu à l’assurance-emploi, on a beaucoup de travailleurs ici ce matin qui n’ont plus de prestation et qui n’ont plus de revenus. Alors ce n’est pas normal que ce soit des Hollandais qui soient en train de faire ces travaux-là quand on possède l’expertise et l’entrepreneuriat pour les faire », de poursuivre Roger Valcourt.
Cette manifestation constituait une première étape et les représentants syndicaux entendent rencontrer les politiciens et les intervenants nécessaires pour remédier à cette situation. Il n’est toutefois pas question de perturber le chantier.
« On n’est pas ici pour faire un arrêt de travail ou quoi que ce soit, mais il faut aviser la population de ce qui se passe présentement », a indiqué Marc Simard, représentant syndical du local 711 des monteurs d’acier.
Des travailleurs à proximitéParmi les travailleurs de la construction qui étaient présents pour cette activité de mobilisation, une majorité provenait des Saint-Félicien et des environs. « Moi, j’habite à 5 minutes d’ici et je suis sans travail. Je vais devoir passer l’hiver à regarder des Hollandais faire ma job dans ma cour. Ça n’a pas de bons sens », a déploré Steve Desmeules, un monteur d’acier de Saint-Félicien.
La position des Serres ToundraDe son côté, la direction des Serres Toundra a invoqué dans divers médias qu’elle devait absolument avoir recours à des travailleurs hollandais puisqu’elle importe une technologie de pointe en provenance de ce pays. Le projet est livré en formule clé en main et ne sera garanti que s’il est complété par la firme en question.
Pour les travailleurs, cet argument ne tient pas la route. « Que les équipements de pointe requièrent des spécialistes, on ne le conteste pas, mais actuellement on voit bien que la construction est une structure d’acier. C’est un travail que l’on est formé pour faire. Si une poutre venait à lâcher dans un an, pensez-vous qu’ils vont venir de Hollande la réparer? Ils vont dire de donner le contrat à un entrepreneur local et ils vont payer la facture », soutient Marc Simard.