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«Le jury n'est pas ici pour faire le procès du couple»

Le 30 septembre 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 30 septembre 2015
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AUDIENCES. C'est en ces termes que le juge André Vincent s'est adressé à l'avocat de la défense, Me Guy Poupart, alors que ce dernier s'attardait sur les nombreux voyages du couple ainsi que sur le caractère d'Isabelle Gaston.

Cette dernière s'est présentée devant le tribunal, mardi matin avec une plus grande assurance que la veille. De retour pour le contre-interrogatoire, elle a demandé à plusieurs reprises à Me Guy Poupart de clarifier ses questions. Isabelle Gaston a dit se sentir comme en thérapie et a même dit à l'avocat que s'il voulait plus de détails sur sa relation extraconjugale avec Martin Huot au point où elle était ça ne la dérangeait pas. Autant la veille, elle semblait intimidée par le procureur, autant mardi, elle affichait de l'assurance.

Relation difficile

Elle a raconté lors de son témoignage de lundi, que la relation du couple, qui a débuté en 1999, a toujours été difficile, ils s'étaient séparés une première fois en 2001, après que celle-ci ait découvert dans l'ordinateur des photos pornographiques à contenu homosexuel. Elle est revenue souvent sur les problèmes de communication dans le couple.

Puis, à l'automne 2008, quelques mois avant le drame, la situation s'est grandement détériorée lorsque Guy Turcotte a su que Mme Gaston entretenait une relation amoureuse avec Martin Huot qui était un ami du couple avec sa conjointe. Turcotte a quitté la maison familiale le 26 janvier 2009.

Violence conjugale

Pour la première fois, Isabelle Gaston a dit avoir été victime de violence psychologique. «Je sais aujourd'hui que j'ai subi de la violence verbale. Il disait que je n'étais jamais assez bonne, que je chialais tout le temps, que je n'étais jamais contente. J'ai suivi un cours à l'université sur la violence criminelle pour comprendre pourquoi j'avais vécu la perte de mes enfants de cette façon et pourquoi j'avais choisi un homme comme lui», a raconté Mme Gaston.

Il a été longuement question de la relation conflictuelle du couple. Me Poupart lui a demandé si elle était une femme prompte et directe et si elle n'avait pas aussi exercé des menaces relativement entre autres à une pension alimentaire. «Il faut être deux pour se quereller, nous étions dans une spirale», a raconté Isabelle Gaston.

«Aujourd'hui, je sais que j'ai été une excellente mère, je recommencerais de la même façon, mais je mettrais fin à la relation plus rapidement».

À la question du procureur. «Jusqu'au 20 février 2009, vous n'avez pas eu de soupçon de violence envers les enfants?» À cela elle a répondu : «Pas au point de les tuer, mais de les brasser oui. Il a déjà fermé une porte sur Olivier et fait un geste comme pour le frapper. J'ai pensé à ce moment-là qu'il faisait ça pour me faire réagir. Il n'a jamais battu les enfants et moi non plus, pas pour me crever les yeux ou me casser un bras, mais il m'a déjà poussé sur le mur».

Le contre-interrogatoire d'Isabelle Gaston devait se terminer en après-midi, suivi d'autres témoins de la Couronne, dont des ambulanciers et la mère de Guy Turcotte, Marguerite Fournier.

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