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Fugues: un réseau de prostitution opérerait au Centre jeunesse de Laval

Le 05 février 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 05 février 2016
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LAVAL. La ministre déléguée à la Protection de la jeunesse a indiqué jeudi que le Centre jeunesse de Laval, où trois jeunes filles ont fugué ces derniers jours, serait infiltré par un réseau de prostitution juvénile.

«Manifestement, il y a un réseau qui s’est infiltré au Centre jeunesse de Laval. La police est sur le coup et on est en train de travailler là-dessus», a déclaré Lucie Charlebois.

Dans les derniers jours, trois adolescentes du centre, soit Mathilde Geoffroy Aubé, Sarah Hauptman et Kelly Martin Nolet (retrouvée saine et sauve mercredi à Montréal), ont fugué et l’une d’entre elles pourrait avoir rejoint un réseau de prostitution.

Malgré ce phénomène, la ministre Charlebois n’a pas l’intention de resserrer les critères d’admission pour l’hébergement de jeunes dans ce centre. «Ce n’est pas le centre jeunesse, c’est comme ça partout dans le Québec, a fait valoir Mme Charlebois. Aujourd’hui [c’est Laval], puis peut-être que la semaine prochaine, ce sera un autre centre.»

Elle croit plutôt qu’un meilleur encadrement et qu’une surveillance accrue des médias sociaux serait de mise. «Il faut mettre du meilleur encadrement autour des réseaux sociaux, c'est ce que le Centre de Laval fait déjà, et ils vont resserrer davantage», a-t-elle indiqué.

«Il faut que les parents soient vigilants – triplement vigilants –, veillent sur leur enfant, sur leur utilisation des médias sociaux de leur ordinateur», a-t-elle suggéré.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a également déclaré mercredi vouloir faire de la lutte contre l’exploitation sexuelle une priorité.

Cri du cœur d'une mère

La mère d'une des trois jeunes filles de Laval disparues au cours des derniers jours lance un cri du coeur.

Josée Chaput est très inquiète pour son adolescente de 16 ans, Sarah Hauptman, disparue samedi soir alors qu'elle passait la fin de semaine chez ses parents. La jeune fille résidait pendant la semaine au Centre jeunesse de Laval.

Selon l'enquêteur Alain Meilleur, de la Police de Laval, certains indices laissent croire que les adolescentes auraient bel et bien pu être la cible d'un réseau de prostitution juvénile.

En entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, jeudi, Josée Chaput était très inquiète parce que Sarah est atteinte du «syndrome non verbal», un trouble qui n'est pas apparent, mais qui lui fait prendre des décisions de manière impulsive. Et une fois la décision prise, Sarah est incapable de revenir en arrière, même si elle comprend qu'elle s'est trompée, explique sa mère.

De plus, l'adolescente est atteinte de dyscalculie, un trouble sévère dans les apprentissages numériques. Sarah n'a jamais eu de succès à l'école, présente des difficultés avec la motricité fine, manque de maturité et adore l'argent, mais n'en connaît pas vraiment la valeur.

Or, rappelle sa mère, Sarah est très jolie. «C'est la proie idéale pour un gang de rue...», déplore Mme Chaput.

Cette dernière s'inquiète d'autant plus qu'il s'agit de la quatrième fugue de plus de 24 heures de l'adolescente et que «la dernière fois, elle nous a confirmé qu'elle avait fait de la prostitution».

Métro et La Presse Canadienne

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