MUSIQUE. Alors que le disque compact a longtemps dominé le marché de la musique, et que le numérique prend de plus en plus de place, le disque de vinyle reprend de la popularité
C'est du moins ce que constate Jello Musique (Angelo Villeneuve), seul disquaire indépendant de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. « Depuis 2013, j'ai remis le vinyle en vente dans mon magasin. Par contre, en Europe et aux États-Unis, cette tendance au retour vers le disque de vinyle est amorcée depuis déjà quelques années. La clientèle qui revient au support de vinyle est généralement composée de jeunes de 25 ans 35 ans qui ont la nostalgie des anciens groupes rock, des anciens groupes punk de notre jeunesse.»
«Depuis une dizaine d'années, on entend dire que le disque compact est appelé à disparaître, alors que le bon mélomane aura toujours de quoi dans les mains avec le disque de vinyle. Il n'y a pas si longtemps, on se barrait les pieds dans les disques de vinyle que l'on retrouvait généralement dans les marchés aux puces. Aujourd'hui, dans ces mêmes marchés aux puces, on n'est plus capable d'en trouver des bons. En 2013, j'ai décidé de mettre en vente ma collection personnelle qui comptait pas moins de 10 000 disques de vinyle. Depuis, les compagnies sortent des productions spéciales, mais en volume limité. Ça fait 41 ans que je travaille dans le domaine. J'ai commencé avec le vinyle et je vais sans doute terminer avec le vinyle. La roue tourne », d'ajouter Jello Musique.
Selon le disquaire almatois, le marché du disque compact représente quelque 30 % des produits vendus. Les ventes de disques de vinyle sont en constante progression.
Clientèle
Selon les observations de Jello Musqiue, une certaine clientèle s’est maintenue dans le vinyle par passion, notamment des personnes de plus de 40 ans qui refusent la technologie et qui restent amoureux, en mélomanes qu’ils sont, du confort d’écoute qui est permis avec le disque vinyle.
«Mais, depuis plusieurs années, on assiste à une véritable montée en force de l’intérêt pour le vinyle de la part des jeunes, à un tel point que de plus en plus d’artistes se sont mis à sortir simultanément à leur album une version vinyle, particulièrement dans le milieu du rap. On constate par ailleurs un intérêt grandissant de la part des jeunes pour les vinyles liés à l’univers du rock.»
«C’est bien de se procurer des vinyles, mais encore faut-il les écouter avec les bons appareils. Cela prend un investissement minimal de 400 à 500 dollars, il ne faut pas le nier, précise Jello Musique. Il faut un tourne-disque avec une bonne aiguille un amplificateur, des haut-parleurs. Le jeu en vaut cependant la chandelle, car contrairement aux disques compacts, le vinyle, lui, peut vous suivre toute une vie. Et toute une vie avec de la musique de qualité, ça n’a pas de prix», de conclure Jello Musique