RETRAITE. Il y a quelques jours, Josée Bouchard a quitté la présidence de la Fédération des commissions scolaires du Québec, après deux mandats consécutifs de quatre ans. Elle constate que son règne a notamment été marqué par une constante menace d'abolition des commissions scolaires. Et pourtant, elles sont toujours là.
En faisant le bilan de ces huit années à la présidence, Josée Bouchard tient d'abord à souligner que si elle été à la présidence de la Fédération, c'est grâce à son implication et son engagement et surtout, le soutien indéfectible de sa Commission scolaire du Lac-Saint-Jean et de ses collègues.
Arrivée dans la région d'Alma en 1986, Josée Bouchard a découvert la « forme mobilisatrice extraordinaire » que l'on retrouve dans la région. Elle a rapidement conquis son cœur de Bleuet en s'impliquant dès 1990 au comité d'école Notre-Dame-Frédeau-Duchesne à Isle-Maligne. Élue commissaire scolaire en 1994, elle atteignait le stade de la présidence lors de l'élection de 1998. Après trois mandats, elle a brigué pour la présidence de la Fédération.
« J'ai parcouru tous mes rapports annuels de ces huit années à la présidence pour voir le fil conducteur. Quand tu prends un certain recul et que tu regardes tout ça, on se dit que l'on a le tour de tourner en rond au Québec avec nos débats de structure. À chaque élection provinciale, ça revient encore: est-ce que l'on va abolir les commissions scolaires ? Est-ce que l'on va abolir les élus ? Mon règne a été marqué par cette menace-là, allant même jusqu'à déposer un projet de Loi pour nous abolir », analyse Josée Bouchard.
Compressions
Naturellement, Josée Bouchard ne peut passer sous silence les coupures de quelque un Milliard $ dans le milieu de l'éducation sur un espace de six ans
« Ça l'a été dévastateur pour notre réseau, mais la population n'a pas été dupe, car il y a même eu des chaînes humaines de formées autour des écoles. Ça l'a dépassé les dénonciations des élus scolaires par rapport à ça. C'est la population qui a commencé à être très consciente que finalement, la situation était grave alors que ces compressions touchaient les services directs aux élèves. Ça l'a favorisé l'intérêt pour les partis politiques de vouloir se coller à la population et dire que oui, c'est vrai que l'éducation c'est important. On s'est mis à entendre que l'éducation, ça doit être une priorité, et ce, de la part des quatre grands partis », souligne la présidente sortante.
Cependant, Josée Bouchard ne sent pas que cette tendance va demeurer et perdurer.
« Avec les derniers sondages que l'on a vus avec la remontée de la CAQ, je ne sais pas comment les partis vont réagir, mais je n'ai pas de confirmation ou de conviction ferme que l'éducation, vraiment, c'est la priorité pour les gouvernements. Ils vont surement avoir tendance aussi à l'aube des prochaines élections provinciales de vouloir plutôt se coller sur les priorités de la population. Dans ce même sondage, l'éducation arrive quelque part en huitième position. C'est toujours la santé qui arrive en premier…On ne sent pas chez la population que c'est son sujet préféré », commente Josée Bouchard.
À travers toutes ces années et les difficultés traversées, les élus scolaires sont tout de même demeurés mobilisés autour de leur engagement profond, leur amour de la jeunesse québécoise et de les faire réussir.
Le plus beau point de ces huit ans-là demeure aux yeux de Josée Bouchard le fait que le taux de diplomation a augmenté et le mouvement est parti d'ici avec le CRÉPAS qui a fait des petits partout au Québec.
À cela s'ajoute la bataille de la Fédération pour inciter le gouvernement à ne pas aller de l'avant avec de nouvelles fusions de commissions scolaires.