L’avenir des papetières d’Alma et de Kénogami inquiète la CSN, qui craint que Paper Excellence, nouveau propriétaire de Produits forestiers Résolu, puisse se départir de barrages hydroélectriques associés à ses deux usines du Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans le but d’obtenir des liquidités à court terme.
Président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Louis Bégin pense que Paper Excellence pourrait aussi rationaliser sa production de papier journal.
Il tient à rappeler du même souffle que le propriétaire des barrages est tenu d’investir et de maintenir en activité ses deux usines de la région en échange des droits hydrauliques qui permettent de les faire fonctionner.
Gilles Vaillancourt et Jean-Pierre Rivard, respectivement présidents du Syndicat national des travailleurs et travailleuses des pâtes et papiers de Kénogami-CSN et d’Alma-CSN, demandent à la compagnie et à Québec de clarifier la situation. Ils veulent savoir quels sont les plans d’investissement ou de cession d’actifs du nouveau propriétaire dans la région.
« On craint l’impact sur l’ensemble de la région si rien ne force les investissements, surtout quand on sait que l’ancien propriétaire, Résolu, s’est toujours fait tirer l’oreille pour moderniser ses usines », ajoute Marie-Pier Ouellet, vice-présidente du Conseil central CSN du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Marché difficile
Rejoint au téléphone, Louis Bouchard, porte-parole chez Résolu, ne veut émettre aucun commentaire en lien avec la sortie publique des représentants syndicaux.
« Tout ce que je peux dire, c’est que l’ensemble du marché du papier, comme pour le bois d’ailleurs, est très difficile et ça continue de baisser. C’est la réalité. Nous regardons toutes les options possibles dans le contexte du marché actuel. Il ne serait pas approprié de dévoiler nos stratégies, car il y a tout l’aspect compétitif et concurrentiel ».
Arrêt de production
Quant à un possible arrêt incessant de production à l’usine Kénogami en raison d’une baisse de commandes, là encore Louis Bouchard se montre prudent.
« On fait une annonce quand on a pris nos décisions. On a toujours été transparents. On fait une analyse pour toutes nos usines, pas seulement au Québec, partout en Amérique du Nord. La demande a chuté pour le papier journal et les autres types de papiers. On doit ajuster la production avec la demande », dit-il.
Il rappelle aussi que lorsqu’il y a un arrêt de la production en usine, tout est planifié pour qu’il y ait le moins d’incidences sur les travailleurs.
« On essaie le plus possible de garder les emplois à l’usine pour de l’entretien, de la maintenance, de la formation. On l’a fait dans le passé, à Clermont, à Dolbeau, à Alma », conclut-il.