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« L’Usine Alma aurait pu fermer neuf fois dans le passé ! » — Carl Dahl, directeur général de Produits forestiers Résolu, Usine Alma

Le 15 mars 2012 — Modifié à 00 h 00 min le 15 mars 2012
Par Karine Desrosiers

Directeur de l’Usine Alma de Produits forestiers Résolu, Carl Dahl affirme que cette usine aurait facilement pu fermer neuf fois ses portes ces dernières années. Cependant, on a toujours fait la preuve que c’est ici à Alma que la productivité était la meilleure avec les meilleurs coûts de production. Cela explique que l’usine est toujours là et que la compagnie a même consentie à y investir plusieurs centaines de millions $ depuis 20 ans.

Conférencier invité au dîner de la Chambre de commerce et d’industrie de Lac-St-Jean-Est, avec aplomb et humour, Carl Dahl a longuement expliqué les circonstances qui font que la papeterie Alma est toujours en opération alors que bien d’autres usines du même genre ont fermé leurs portes.

« L’usine Alma a un futur très long dans les prochaines années. On est encore là et on est en bonne santé et il va falloir que l’usine fonctionne encore 20 à 25 ans pour que je puisse dire que j’ai réussi », a-t-il lancé en introduction

Livre ouvert

Gardant quelques chiffres secrets afin de ne pas alimenter la compétition, Carl Dahl s’est cependant livré comme un livre ouvert pour expliquer la progression de l’usine Alma ces 13 dernières années, soit depuis qu’il en a pris la direction.

Le futur de l’usine Alma, la mauvaise réputation de Résolu comme pilleur et voleur de ressources naturelles et la situation de l’industrie dans son ensemble : Carl Dahl a déboulonné plusieurs mythes devant un parterre de quelque 70 représentants des différents milieux d’affaires.

« Jusqu’en 1997, tout le monde faisait de l’argent car la consommation de papier était en croissance. À partir de 98, la consommation a commencé à diminuer et l’on a vu progressivement des usines fermer. Celles qui ont quitté le marché, ce sont les usines les moins productives et qui avaient le plus haut coût de production », soutient Carl Dahl.

Si l’usine Alma concurrençait en Amérique du Nord, elle fait maintenant face à la concurrence internationale alors que sur l’ensemble de la planète, la consommation de papiers, avec les nouveaux marchés, connait une croissance annuelle de quelque 5 %.

D’ailleurs, l’usine Alma exporte plus de 35 % de sa production vers l’extérieur de l’Amérique.

Carl Dahl a rappelé cette époque de 1992 où l’usine Alma est passée à deux cheveux de fermer ses portes.

Cependant, un nouveau partenariat avec les employés a débouché sur un premier investissement de 190 M $ en 1995-1996 puis un second de 210 M $ en 2004.

« On est passé du papier journal sans valeur au papier écologique que l’on est les seuls à fabriquer dans le monde. On est passé du papier annuaire au papier blancheur élevé notamment utilisé pour l’impression des livres », soutient avec fierté le directeur de l’usine.

Ce changement fait en sorte que les installations d’Alma ont pu maintenir un coût de production plus bas que la compétition avec des produits originaux qui se démarquent sur les marchés.

Carl Dahl reconnait toutefois que le maintien de l’usine est une bataille quotidienne et une équation sur laquelle il n’a pas toujours le contrôle.

Le coût des copeaux de bois, le coût de l’énergie (pétrole et électricité), le coût du dollar canadien : ces trois facteurs jouent en grande partie dans le coût de production de l’usine Alma.

Naturellement, le dossier de la centrale Jim Gray est venu sur la table.

« Il faut maintenir les barrages et leurs revenus pour les usines d’Alma et Kénogami », souhaite Carl Dahl dans un monde meilleur.

Cependant, dans le contexte actuel, l’usine Alma est encore compétitive et va continuer de l’être, mais la marge de manœuvre est de plus en plus réduite.

Carl Dahl insiste sur le fait que la propriété des barrages est intimement lié à la survie des usines.

Il rappelle que si Québec reprend possession de la centrale Jim Grey, elle ne versera pas de taxes à la municipalité de St-David-de-Falardeau comme le fait Résolu présentement. Carl Dahl évalue à quelque 10 M $ les revenus annuels que peut générer le barrage Jim Grey.

En contrepartie, l’usine Alma dispose d’un budget annuel de fonctionnement de quelque 256 M $ dont quelque 184 M $ restent dans la région sous forme d’achat de biens et services, de salaires et d’avantages sociaux aux employés et aux quelque 600 anciens retraités de l’usine.

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