Audrey Lemieux a terminé sa carrière professionnelle en 2010, après avoir fait partie de quelques équipes et au même moment que la fin de ses études au baccalauréat en communication marketing.
Elle œuvre ensuite au sein d’une formation junior puis obtient un emploi comme représentante de ventes, un poste qu’elle occupera pendant deux ans.
En 2014, elle se fait approcher pour rouler pour la première fois en tandem. C’est une discipline à laquelle elle avait déjà voulu prendre part en 2006, mais comme elle faisait partie de l’équipe nationale et n’avait pu le réaliser [règlement interne oblige]. Dès qu’elle débute la pratique de cette nouvelle discipline, elle y prend goût.
«J’ai retrouvé les mêmes sensations que lorsque je compétitionnais», lance celle qui a toutefois été forcé d’ajuster certaines de ces façons de faire.
«C’est très différent en tandem. On n’arrive pas au sprint de la même manière. On ne prend pas les virages non plus de la même manière. Il faut toujours communiquer. C’est vraiment différent. Il faut toujours prendre en considération le fait qu’on est deux.»
Le fait de rouler en tandem lui demande aussi plus au niveau musculaire.
«Quand je fais un entrainement, je suis plus fatiguée. Certains me demandent s’il m’arrive de ne pas pédaler, mais non. Le but ultime, c’est que les deux, nous soyons capables de pousser égal, bien synchroniser dans nos efforts», précise la jeune femme.
Les entrainements des deux cyclistes sont identiques tout comme le nombre d’heures en comparaison à un athlète individuel. La grosse différence entre les deux cyclistes concerne le pilotage.
« En étant pilote, c’est moi qui a toutes les commandes, je prends les décisions de course, mais je consulte toujours ma partenaire. On a des mots clés, des codes qui nous permettent de nous comprendre sans que les autres équipes découvrent nos stratégies», d’expliquer Audrey Lemieux.
Une semaine type d’entrainement représente entre 15 et 20 heures.
«Pour comparer, quand je roulais comme professionnelle, c’était le même genre de semaine. Une différence, c’est la longueur des courses. En paracyclisme, on parle de 70 à 90 kilomètre pour le routier alors qu’en individuel c’était environ 130 kilomètres. Ce n’est toutefois pas plus facile physiquement en raison du poids du tandem et des efforts différents à fournir», analyse Audrey Lemieux.