La ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, était de passage à Alma hier afin de présenter le premier Plan d’action gouvernemental sur l’accès à l’avortement.
Selon la ministre, au Québec, « environ 90 % des hommes et des femmes croient que c’est important que les femmes puissent choisir si elles poursuivent ou non leur grossesse ».
Cependant, poursuit-elle, avec le retour de Donal Trump à la Maison-Blanche et le recul des droits à l’avortement qui pourraient en découler chez nos voisins du sud, « on a remarqué qu’il y avait beaucoup de gens inquiets à l’idée que ce qui se passe aux États-Unis s’en vienne ici ».
La ministre explique qu’il était donc à propos de faire une tournée du Québec afin de rassurer les Québécois en présentant le contenu du plan d’action.
« Les anti-choix, ils sont au travail, et en ce moment, ils sont plus actifs parce que galvanisés par ce qui se passe aux États-Unis. Donc, ce plan-là, c’est un peu comme un rempart pour protéger l’avortement, c’est un geste concret pour réaffirmer ce droit fondamental pour les Québécoises. En agissant sur l'accès à l'avortement, nous bâtissons une société plus juste, où les femmes peuvent choisir librement », estime-t-elle.
Des investissements de 7,5 M$ soutiendront la réalisation du plan d'ici 2027. Au Québec, le nombre d’avortements a diminué d’environ 30 % en dix ans, indique la Martine Biron.
Éducation
Selon la ministre, il y a encore un travail d’éducation à faire par rapport à la contraception et l’avortement.
« Nous voulons faire mieux connaître la pilule abortive », dit-elle, précisant qu’au Québec, 17 % des avortements se font à l’aide de la pilule abortive, plaçant la province loin derrière l’Ontario (32 %) et de la France (72 %). Or, soulève-t-elle, « la pilule abortive est une méthode beaucoup plus simple et facile: tu peux le faire chez toi, tu n’as pas besoin d’aller jusqu’à Chicoutimi pour te faire avorter, par exemple ».
Martine Biron rappelle que les médecins, les sages-femmes et les super infirmières peuvent prescrire la pilule abortive. Lorsqu’utilisée au cours du premier trimestre de la grossesse, la pilule abortive provoque une fausse couche.
Encore trop long pour se faire avorter
En 2023, la ministre responsable de la Condition féminine a consulté des groupes de femmes, des professionnelles et professionnels de la santé, des ordres professionnels ainsi que des expertes et experts au sujet de l’avortement. Deux constats s'en sont dégagés.
D’une part, de trop longs délais d'accès aux services d'avortement persistent, surtout dans les régions du Québec par opposition à Montréal. D'autre part, la disponibilité de l'information fiable et véridique favorise généralement la liberté de choisir des femmes.
Différentes mesures
Le plan d'action contient une trentaine de mesures qui seront déployées selon quatre objectifs généraux. La première vise à informer et à sensibiliser la population en ce qui concerne le libre choix et de lutter contre la désinformation.
« On voit des organismes qui, sous différentes appellations, ne donnent pas nécessairement la bonne information, l’information qui permettrait aux femmes de faire un choix véritablement éclairé. »
Parmi les autres mesures du plan figurent notamment l’amélioration de l'accès aux services d'avortement partout au Québec et la facilitation de l'accès à de l'information fiable et véridique de même qu'aux services en matière de contraception.