Mercredi, 11 décembre 2024

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Sûreté du Québec

Deux travailleuses sociales en renfort dans Lac-Saint-Jean-Est

Yohann Harvey Simard
Le 26 avril 2024 — Modifié à 14 h 44 min le 26 avril 2024
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Il y a maintenant deux travailleuses sociales à temps plein au sein de l’équipe de la Sûreté du Québec de Lac-Saint-Jean-Est. Elles accompagnent les policiers lors d’interventions spécifiques où soutien psychosocial se révèlent plus efficace que la force. 

C’est ce qu’on appelle « la pratique mixte », qui désigne la collaboration entre travailleurs sociaux et forces de l’ordre.

La pratique mixte a été instaurée au service de police de Saguenay il y a quelques années grâce à un financement octroyé dans le cadre du Plan d’action intersectoriel en santé mentale du ministère de la Santé et des Services sociaux.

L’automne dernier, une part de l’enveloppe a été attribuée à la mise en place d’un système similaire au service de la SQ de Lac-Saint-Jean-Est, d’où l’intégration des travailleuses sociales Stéphanie Bolduc et Nadia Côté au service.

Des résultats observables

Des gains ont rapidement été constatés après l’arrivée des travailleuses sociales.

« On voit vraiment une différence. Les équipes mixtes, c’est l’avenir. D’abord, ça nous permet de nous parler [la police et le milieu de la santé]. Ensuite, ça nous permet de gagner en temps, en énergie, en partage d’informations », affirme Jacques Godin, directeur du service de police de Lac-Saint-Jean-Est.

Les différents gains réalisés grâce à l’intégration des travailleuses sociales, que ce soit au niveau de la durée ou de l’efficacité des interventions, seront évalués puis quantifiés d’ici l’automne prochain.

En attendant, Jacques Godin mentionne que par exemple, à Chibougamau, l’introduction de la pratique mixte a permis de réduire de 40 % le taux d’occupation à l’urgence.

Perénnisation

Tant la Sûreté du Québec que le CIUSSS du SLSL souhaitent que l’équipe d’intervention mixte de Lac-Saint-Jean-Est puisse devenir permanente.

Des démarches ont été entreprises auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux en vue d'assurer la récurrence du financement des postes.

La collaboration entre policiers et travailleurs sociaux par le biais des équipes mixtes permet davantage de s’attaquer à la source des problèmes, ce qui réduit les risques de récidivisme.

C’est ce que soutient le directeur du service de police de Lac-Saint-Jean-Est, Jacques Godin.

« On a vraiment une portée plus longue en travaillant avec des travailleurs sociaux. Nous, les policiers, on ne travaille pas toujours sur la récurrence des cas. Nous sommes comme un pansement : on a un appel et on fait une intervention directe. Mais quand on fait équipe avec des travailleurs sociaux, on peut aller plus loin que faire seulement une intervention directe. On va aller gratter les problèmes à fond. »

En effet, une fois une intervention policière terminée, cela ne signifie pas forcément que tout est rentré en ordre de façon durable. En raison de problématiques de santé mentale ou de consommation, par exemple, certaines personnes ne tardent pas à revenir dans le collimateur des policiers.

C’est là qu’entre en jeu la travailleuse sociale de l’équipe mixte de Lac-Saint-Jean-Est, Stéphanie Bolduc

« Nous, on a le temps d’apprendre à connaître la personne et de bien la référer. Nous, on se concentre plus sur la récurrence des cas. C’est-à-dire que quand on voit que les policiers doivent souvent intervenir auprès d’une même personne, nous, on va regarder s’il n’y a pas quelque chose qui se cache en dessous de ça, quelque chose que les policiers ne peuvent pas régler, mais nous, oui. »

Une aide plus adéquate

Logement insalubre, malnutrition, enfants négligés, en se rendant sur les lieux, Stéphanie Bolduc est à même de constater lorsque qu’une personne a besoin d’un soutien psychosocial.

Une partie de son travail consiste ainsi à référer les personnes judiciarisées ou sur le point de l’être, vers les ressources dont elles ont réellement besoin, l’objectif étant qu’elles ne soient plus à l’origine d’un appel au 911.

Selon Jacques Godin, environ 500 appels par année sont relatifs à des problèmes psychosociaux dans Lac-Saint-Jean-Est.

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