Après des années de patience et de rêve, la Société des traversiers du Québec et la population de Matane avaient de quoi se réjouir ce samedi, alors que le nouveau traversier NM F.-A.-Gauthier a finalement accosté au port de Matane.

On sentait déjà de la fébrilité dans l’air et aussi plus de circulation que la normale au petit matin, alors que les curieux se pointaient le long des rives du Saint-Laurent pour enfin admirer le navire qui avait quitté le port de Naples en Italie le 1er avril dernier.

« C’est la première fois que je vois rentrer un beau bateau comme ça au quai de Matane », commente Carol McDonald vivement impressionné par ce moment.

Avouant qu’il aime le progrès, Clarence Bouffard qui s’était rendu à la gare fluviale se dit emballé à l’idée que ce nouveau traversier pourra transporter 800 passagers.

« Ils ont vu pour le futur », dit-il, en rappelant qu’il pourrait donc aider pour le développement du Plan Nord.

Line Giasson de Québec, qui était de passage à Matane, indique qu’elle est surprise par la grosseur du navire comparativement au Camille-Marcoux et qu’elle a bien l’intention de monter à bord lors d’une prochaine visite.

« Quelle belle image », commente pour sa part la directrice de la SADC de Matane et membre du conseil d’administration de la Société des traversiers du Québec, Annie Fournier.

« Avec un navire de cette dimension, c’est un grand moment », ajoute Annie Fournier, qui croît que son entrée en service va redynamiser l’économie du milieu et surtout donner un nouvel élan au monde du tourisme.

« C’est un moment extraordinaire », indique la responsable des communications à la STQ, Maryse Brodeur, qui affirme que la clientèle sera certes comblée.

Elle se dit aussi touchée du fait que le Camille-Marcoux et le FA-Gauthier ont été en mesure de se croiser au large de Matane, un moment magique à son avis qui permet de saluer deux générations de navires.

« C’est : La journée et l’on ne se prépare jamais assez à ce moment d’émotion qui est aussi une grande réalisation d’équipe », mentionne la directrice de la Traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout Gréta Bédard.

Elle avait aussi une pensée pour les passagers du Camille-Marcoux qui ont pu vivre cet événement de la mer, alors qu’ils ont croisé son successeur.

Le président de la Société des traversiers du Québec, Jocelyn Fortier, indique pour sa part que c’est la concrétisation d’un rêve de 20 ans autant pour les citoyens de la Rive-Sud que ceux de la Côte-Nord.et au terme de 5 ans de travaux ardus.

« Le grand-père Marcoux est allé accueillir son petit-fils Gauthier et je crois que toute la population est fière », conclut-il.

« C’est un moment extraordinaire. Après quarante ans avec le Camille-Marcoux, on passe à la relève », commente le maire de Matane Jérôme Landry, qui affirme que l’arrivée de ce nouveau navire fait partie intégrante de la stratégie maritime de la ville.

Le ministre délégué aux Transports, Jean D’Amour, se réjouit de l’entrée en scène de ce fleuron de la STQ, tout en rappelant que Félix-Adrien Gauthier, dont le bateau porte aujourd’hui son nom, avait été un homme visionnaire en lançant et sans subvention, la Traverse Matane Godbout.

Présente à l’arrivée du navire, la fille Félix-Adrien Gauthier, Marguerite Gauthier, avoue qu’elle vit un grand moment d’émotion, car elle ne croyait jamais que le nom de son père soit associé à un bateau.

Comparativement aux 94 mètres du Camille-Marcoux, le nouveau navire est d’une longueur de 133 mètres et sa largeur passe de 18 à 22 mètres.

Il pourra accueillir 180 véhicules comparativement aux 120 du navire actuel.

Il sera d’une capacité de 800 passagers, 200 de plus que le Camille-Marcoux, tout en étant pourvu d’un nouveau type de propulseur au gaz naturel liquéfié, une première en Amérique, et qui permettra d’améliorer sa vitesse tout en réduisant l’émission de gaz à effet de serre.

La traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout réalise 1 600 traversées chaque année, tout permettant à plus de 180 000 passagers et 85 000 véhicules de passer d'une rive à l'autre.

La construction du NM F.-A.-Gauthier a nécessité un investissement de 175 M$.

À titre comparatif, le Camille-Marcoux avait coûté 15 M$ en dollars des années 70.

Une série d’activités de promotion est prévue cet été pour permettre au public de découvrir le navire qui doit entrer en service en juillet.