Culture

Temps de lecture : 1 min 58 s

Joël parle de "ses morts" dans son premier roman

Comme un long accident de char

Yohann Harvey Simard
Le 12 avril 2024 — Modifié à 09 h 38 min le 12 avril 2024
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La mort. Un sujet délicat que Joël Martel parvient à dédramatiser sans pour autant le banaliser dans son premier roman Comme un long accident de char. D’une plume agile et candide, l’auteur y témoigne avec un humour bien à lui de ces personnes qui ont fait partie de sa vie, mais qui ont perdu la leur.

L’ouvrage trouve son fil conducteur au travers du décès, maintes fois reporté, de « Jici », le père de Joël Martel et protagoniste autour duquel s’articule le récit principal.

« Il a failli mourir tellement souvent! C’est quand même drôle qu’il soit passé aussi souvent proche de la mort », lance avec humour et bienveillance Joël Martel.

Jici était un coriace. Il fallait l’être pour survivre, entre autres, à un cancer ainsi qu’à un accident de moto dont la gravité nécessita qu’on le plâtre de la tête au pied.

Il faut aussi savoir que Jici n’était pas un enfant de chœur. Personnage iconoclaste, rebelle invétéré, il a flirté avec le crime une bonne partie de sa vie.

Tragicomédie

Qu’il ait été une bonne influence ou non, n’en demeure pas moins que Jici a marqué le jeune Joël Martel. Et c’est avec le recul de la maturité qu’aujourd’hui, l’auteur almatois relate dans son roman plusieurs frasques de son paternel, des anecdotes qui ne manquent pas de faire sourire.

Entre les passages consacrés au récit principal, Joël Martel digresse habilement pour faire le portrait d’autres personnes qu'il a côtoyées et qui sont aujourd’hui décédées. Il aborde avec sensibilité et humour différents moments partagés avec ceux qui étaient parfois des membres de sa famille, parfois des amis partis trop rapidement.

Comme un long accident de char n’est toutefois pas une lettre d’adieu. Il s’agit plutôt d’une sorte d’hommage qui laisse place au rire, une épitaphe signée Joël Martel. Parce qu’au fond, se plaît-il à dire, « la mort, c’est moins dramatique qu’on le pense. La mort, ça peut aussi être le début d’une légende. » Une légende où le tragique s’entremêle au comique.

Une drôle de mémoire d’éléphant

Outre sa singulière trame narrative, le roman frappe par la lucidité et l’acuité avec laquelle Joël Martel se remémore des moments de sa vie qui remontent parfois à sa jeune enfance.

Cette surprenante mémoire, il en tire notamment parti pour décrire scrupuleusement des scènes qui, bien que parfaitement anodines en elles-mêmes, deviennent des plus divertissantes à mesure que les détails s’additionnent.

Ses descriptions sont souvent agrémentées de savoureuses comparaisons qui confèrent au récit sa teneur humoristique. Mais la comparaison n’est évidemment pas le seul procédé auquel Joël Martel recourt pour faire rigoler le lecteur. Certaines remarques, en raison de caractère à la fais naïf et cynique, sous souvent largement suffisante pour susciter le rire.

Comme un long accident de char est en vente dans toutes les librairies. Déjà, Joël Martel confirme qu’il ne s’agira pas de son dernier roman.

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