Il devient de moins en moins probable qu’un bureau gouvernemental partagé soit érigé à Alma.
D’octobre 2018 à septembre 2023, 4 489 emplois de la fonction publique ont été transférés vers les régions, dont 653 au Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans le cadre du Plan gouvernemental de régionalisation de 5000 emplois de l’administration publique, selon un rapport publié par le Secrétariat du Conseil du Trésor.
Mais alors que la cible du gouvernement est atteinte à 90 %, toujours pas de trace d’un nouveau bureau gouvernemental partagé à Alma comme le prévoyait initialement le Plan de régionalisation.
Il serait d’ailleurs surprenant qu’il n’y en jamais un. Plutôt que de rassembler les fonctionnaires transférés au sein d’un nouveau bâtiment, le gouvernement a décidé de rentabiliser les bureaux existants dans lesquels des places étaient disponibles.
« On essaie d’utiliser les bureaux disponibles. Depuis qu’il y a plus de télétravail, il y a plus de bureaux vacants. Donc, présentement, il y a une évaluation des endroits où on va ajouter des personnels. On va voir si on a besoin de nouveaux locaux. Évidemment, on n’aura pas besoin de nouveaux locaux s’il y en a qui sont déjà disponibles », expliquait en entrevue la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest.
Bien qu’elle aurait aimé voir un nouveau bureau dans sa ville, la mairesse d’Alma, Sylvie Beaumont, dit ne pas être « très déçue » puisqu’elle n’avait pas de « grandes attentes ».
« Depuis qu’ils nous ont parlé de ce bureau-là, on n’a jamais vraiment eu de suivi… »
Parmi les 653 postes transférés dans la région, 171 sont notamment rattachés à Hydro-Québec, 53 à l’Agence du revenu du Québec, 42 au ministère des Transports, 34 à la Commission des normes du travail, 28 à la Société de l'assurance automobile du Québec, et 26 au ministère de la Justice.
Peu d’impacts sur les services aux citoyens
Par ailleurs, la présence de plus de fonctionnaires dans la région ne semble pas avoir amélioré la prestation des services. C’est du moins l’avis de Jimmy Tremblay, président régional du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec.
« Sur le terrain, on n’a pas plus d’effectifs pour nous aider à donner des services aux citoyens. C’est une demande qu’on avait depuis plusieurs années, mais à laquelle le transfert n’a pas su répondre. »
Ce qu’il faut savoir, précise Jimmy Tremblay, c’est que sur les 653 fonctionnaires transférés, seulement une quarantaine d’entre eux occupe des postes relatifs aux services directs aux citoyens, que ce soit derrière les comptoirs de la SAAQ ou encore sur les lignes de la CNESST, par exemple.