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Vocation : Marchand de bonheur

Le 24 décembre 2018 — Modifié à 08 h 43 min le 24 décembre 2018
Par Isabelle Tremblay

Un simple sourire, une marque d’attention et une petite jasette mettent un baume d’une valeur inestimable sur le cœur de gens des quatre coins du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui rencontrent le père Noël et son épouse.

Depuis huit ans, le célèbre personnage à la longue barbe blanche et au costume de velours d’un rouge flamboyant parcourt des centaines de kilomètres pour faire vibrer la magie de Noël. « On distribue de l’amour. C’est gratuit et ça fait du bien aux gens », dit-il. À ses côtés, la mère Noël enveloppante est gage de réconfort.

Tous deux retraités, Jean-Noël Bergeron et Claudette Thibeault personnifient les personnages. Ils rencontrent des milliers et des milliers de personnes issues de toutes les classes de la société. Qu’ils soient démunis ou malades, qu’ils soient jeunes ou aînés, les citoyens sont unanimes : le père Noël fait du bien. « Lorsque des gens qui se lèvent le matin et qui n’ont presque rien à manger, lorsque des personnes n’arrivent pas à la fin du mois, on leur procure du bonheur, » raconte papa Noël.

Maladie

Partout où passe le père Noël, les regards s’illuminent. Les gens s’arrêtent pour le saluer et lui souhaiter un joyeux temps des fêtes. Certains ont besoin d’un câlin et d’autres réclament une photographie. Dans certains cas, les échanges donnent lieu à des moments émouvants. « Joyeux Noël. Je vous souhaite la santé, » mentionne-t-il à une femme et sa mère qu’il rencontre dans un centre commercial.

Les dames se dirigent vers lui. Elles lui demandent de se faire photographier. Une conversation remplie d’espoir s’amorce. « La santé, ça ne va pas bien. Je suis atteinte d’un cavernome cérébral dans l’hypothalamus. Ma maladie ne se guérit pas. Du jour au lendemain, je peux paralyser ou en mourir », raconte Vickie Gagnon, 22 ans.

« Commence à vivre une heure à la fois et quand tu auras vécu ça, tu pourrais vivre une journée à la fois », lui répond le père Noël en lui tendant les bras. « Aie confiance. Tu te lèves encore le matin. Tu as ta famille et tes amis. Quand une porte se ferme, il y en a toujours une qui s’ouvre », ajoute la mère Noël. Marie-Claude Perron, la mère de Vickie. les observe. De chaudes larmes coulent sur sa joue. Elle demande « un miracle » au père Noël.

Un peu plus loin dans le centre commercial, un homme est assis seul sur un banc. Il s’adresse aux personnages. Il se nomme Sylvain Maltais et il revient de loin.

« J’ai eu cinq pontages au cœur et j’ai été opéré pour un cancer de la prostate qui était très agressif. Aujourd’hui, je vais bien. Mais dans la vie, on a tous un permis temporaire. Tant qu’on n’en a la force, il faut avancer, » mentionne l’Almatois.

Le père Noël et la mère Noël échangent avec lui pendant quelques instants. Ils ne font que l’écouter et leur démontrer de l’empathie. Ils sont porteurs d’espoir. « Vous représentez une image féérique. Vous êtes la voix des enfants, » leur dit Sylvain Maltais. « Des situations comme ça, ça fait partie de notre quotidien. Les gens ont besoin de parler et nous prenons le temps de le faire. Nous sommes là pour parler de bonheur et de joie » mentionne Jean-Noël Bergeron.

Ils sont PARTOUT

Le père Noël et son épouse sont partout. Ils vont dans des garderies et des centres d’achats. Ils se rendent dans des familles ou des organismes qui en font la demande. Ils peuvent visiter de six à sept garderies en une seule journée. Lorsque les enfants sont craintifs, la mère Noël les apprivoise. « Nous leur racontons des histoires et nous chantons avec eux. Les enfants finissent par accepter d’aller s’asseoir sur les genoux du père Noël ».

Une pierre deux coups

Jean-Noël Bergeron et Claudette Thibeault reçoivent une rémunération, mais ils la redonnent une fois leurs dépenses payées. « Nous sommes à la retraite et on n’a pas besoin de cet argent. On veut simplement redonner au suivant. »

Lorsqu’ils ont commencé à aller à la rencontre des gens, ils visitaient surtout des personnes en fin de vie. « Mon père a demeuré à la Maison Soli-Can d’Alma et je suis reconnaissant de tout ce que les intervenants ont fait pour lui, » raconte le père Noël.

En cinq ans, un montant de 27 000$ a été donné à la maison de soins palliatifs. Des enfants malades et des familles dans le besoin ont aussi eu droit à un coup de pouce. « Nous n’aidons pas tout le monde, mais lorsque nécessaire, nous trouvons une façon de soutenir des gens, » précise mère Noël.

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