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Pénurie de main-d’oeuvre dans la construction : La région doit faire face à la musique dès maintenant

Janick Émond
Le 29 novembre 2019 — Modifié à 15 h 21 min le 29 novembre 2019
Par Janick Émond - Journaliste

Si la pénurie de main-d’œuvre dans la construction n’est pas comparable à ce qui se vit présentement dans les grands centres comme Montréal ou Québec, le Saguenay-Lac-Saint-Jean pourrait tout de même se retrouver en situation de pénurie pour certains métiers de la construction au cours des prochaines années.

C’est l’analyse que fait l’Association de la construction du Québec (ACQ) qui dévoilait la semaine dernière les résultats d’une étude réalisée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton, lors de sa tournée des régions qui faisait halte à l’Hôtel Universel d’Alma.

L’économiste Jean-Philippe Clique de l’ACQ souligne que les premiers soubresauts de la pénurie de main-d’œuvre dans la construction ont fait leur apparition à la fin de 2017 et le fossé s’est accentué en 2018 et 2019.

« Notre priorité numéro un, c’est de trouver des solutions, des avenues pour contrer la pénurie qui nous attend, si on ne fait rien. Il nous faut travailler sur trois tableaux : étaler les travaux sur les chantiers de construction sur douze mois par année, faire la promotion des métiers de la construction et intégrer davantage les technologies dans l’industrie ».

Jean-Philippe Cliche rappelle que les conditions de travail à 40 $ l’heure, les fonds de pension, les assurances et autres avantages sociaux font que les travailleurs gagnent bien leur vie. Il faut, selon lui, le rappeler et faire la promotion des nombreux métiers qui s’offrent aux jeunes dans la construction.

Un risque de frapper un mur

Certains métiers seront affectés par la pénurie de main-d’œuvre. Selon la même étude sur les écarts entre la demande et l’offre pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la pénurie va s’accroître pour les briqueteurs-maçons de 2022 à 2028 (manque de 1 à 28 travailleurs), pour les mécaniciens de chantier, de 3 à 32, les mécaniciens de machinerie lourde, manque de 14 travailleurs dès 2026 et de 31 en 2028.

Pour le métier de boutefeu-foreur, la pénurie est déjà présente, de même que pour les poseurs de systèmes intérieurs.

« Les métiers de briqueteurs-maçons et mécaniciens de chantier risquent de frapper un mur vers 2024-2025. Dans une région comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’impact d’un manque de main-d’œuvre peut avoir des conséquences assez néfastes sur la chaîne de production des travaux et dans une perspective où de grands projets pourraient aboutir. »

D’où l’importance, selon lui, de réagir dès maintenant. Il faudra aussi l’aide de partenaires, notamment les gouvernements qui pourraient aider les entreprises de cinq employés et moins, à procéder à un virage technologique important au cours des prochaines années.

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