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Double crise

Yohann Harvey Simard
Le 27 novembre 2020 — Modifié à 14 h 06 min le 27 novembre 2020
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Avec un taux d’inoccupation de 1,9%, la ville d’Alma se classe parmi les villes au Québec où il est le plus difficile de se trouver un logement. Déjà alarmante, cette situation se voit aggravée par les contrecoups de la COVID-19.

Les chiffres sont catégoriques. Comme le rapporte Sonia Côté, coordonnatrice de l’organisme Loge m’entraide à Saguenay, « lorsqu’on se trouve sous le taux d’équilibre qui est de 3%, on peut parler d’une crise du logement. Quand on atteint ce seuil, il n’est pas surprenant de voir que les logements restants ne sont pas toujours de bonne qualité. »

D’un avis similaire, le directeur de l’Office municipal d’habitation de la Ville d’Alma, Pierre-Luc Gagnon, a lui aussi pu constater que les logements se faisaient rares dans la municipalité. Il signalera toutefois que quelques logements sociaux sont encore disponibles.

Aussi, le Regroupement des comités de logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), dans un rapport de juin 2020, décrivait la situation comme « la pire crise du logement des 15 dernières années au Québec. »

Flambée des loyers

La rareté fait souvent monter la valeur « puisque la demande de logements est forte, les propriétaires savent qu’ils pourront facilement louer leurs logements même avec des loyers plus élevés, » explique un autre rapport du RCLALQ.

Par ailleurs, Sonia Côté ajoute que la proportion du revenu accordée par les ménages au paiement de leur loyer est aussi un élément à considérer pour parler de « crise ». En l’occurrence, crise il y a lorsque plus de 30% du revenu est destiné au loyer. Or, déjà en 2016, sur les 4435 ménages locataires à Alma, 1310 consacraient plus de 30 % de leur revenu pour se loger. Pour 130 d’entre eux, ce chiffre s’élevait même à 80%.

Discrimination

Préoccupante, la question du logement l’est d’autant plus pour les personnes qui se trouvaient déjà en situation de précarité à l’aube de la pandémie.

« Fort à parier que ces personnes sont locataires et que la perte de leurs revenus, qu’ils étaient « stables » ou non avant la pandémie, complique drôlement leur recherche de logement puisque plusieurs propriétaires demandent des preuves d’emploi avant de conclure un bail », peut-on lire dans le rapport du RCLALQ.

Toujours selon le rapport, il demeure difficile d’évaluer la portée des pratiques discriminatoires, le phénomène n’en est pas moins réel. Par exemple, on parlera de discrimination « lorsqu’un propriétaire, en découvrant la condition sociale, l’âge, l’état civil, l’origine ethnique, la présence d’enfants, l’orientation sexuelle ou la présence d’un handicap d’une personne prétend soudainement qu’un logement est loué. »

 

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