Culture

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La région a été la reine des villes de compagnies

Le 11 juin 2017 — Modifié à 00 h 00 min le 11 juin 2017
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DÉVELOPPEMENT.  Dans le cadre des festivités des Fêtes du 150e anniversaire d'Alma, l'historien Dany Côté a présenté une conférence à la Bibliothèque municipale d'Alma, où il a démontré que la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean pouvait se décrire comme la capitale québécoise, sinon canadienne des villes de compagnies.

Au fil de ses recherches, l'historien a en effet démontré que la région avait abrité quelque 11 villes de compagnies. Ainsi, les municipalités de Saint-Amédé-de-Péribonka, Kénogami, Val-Jalbert, Isle-Maligne, Arvida, Riverbend, Dolbeau, Val-Racine, Chute-aux-Galets et Chute des Passes ont toutes démontré les caractéristiques des villes de compagnies.

«Les raisons fondamentales qui ont amené les entreprises à implanter des villes de compagnies dans la région sont principalement à cause du bois, une ressource qui était très abondante. Le pin a été exploité pour faire des mats de navire, puis à partir de 1840, on a commencé à installer les premières scieries. Le deuxième avantage concurrentiel est les cours d'eau qui facilitaient le transport du bois au printemps», explique l'historien Côté.

«À l'époque, certaines compagnies ont construit autour de leurs scieries des habitations qu'elles louaient à leurs employés. Au début du XXe siècle, l'économie régionale, axée sur le bois, connaît une profonde transformation avec l'établissement de la grande industrie. Les entreprises décident de s'implanter à l'extérieur des agglomérations urbaines et de construire, en même temps que leur usine, une ville organisée qui abritera certains ou tous leurs employés», souligne Dany Côté.

Pour assurer le bien-être de leurs employés, les compagnies fournissaient divers équipements, notamment pour le loisir et le sport, la santé, l'éducation et la vie religieuse.

«Si on s'attarde à la ville de compagnie de Riverbend, seulement les employés-cadres étaient logés dans les résidences construites par l'entreprise Price. Pour leur part, les employés trouvaient un logement dans les agglomérations de Saint-Joseph d'Alma et de Naudville. À Isle-Maligne, seulement quelques résidences ont été construites pour les cadres. Par la suite, le quartier que l'on connaît actuellement prend de l'essor avec la construction d'un hôtel de ville, d'une église et d'une école», de poursuivre Dany Côté.

Mais peu à peu, les compagnies abandonnent leur rôle d'employeur-propriétaire pour se consacrer seulement à leur rôle d'entrepreneur industriel. «Pour la ville de compagnie de Riverbend, la fusion de 1962 modifiera beaucoup sa personnalité alors que des maisons sont alors vendues à des non-employés», de conclure Dany Côté.

Au fil des années, des changements ont été apportés aux aménagements des villes de compagnies.« Le site de Val-Jalbert est certes le plus bel exemple qui demeure encore d'un schéma d'aménagement d'une ville de compagnie type avec son quartier pour les employés, son quartier pour les employés-cadres, son magasin général, son église, son école et son cimetière. Au Québec, le village de Val-Jalbert est unique.»

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