Dimanche, 28 avril 2024

Économie

Temps de lecture : 1 min 46 s

Les ébénisteries roulent à plein régime

Yohann Harvey Simard
Le 17 mars 2021 — Modifié à 19 h 59 min le 17 mars 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Les ébénistes le confirment : la population s’est davantage tournée vers des projets de rénovation depuis le début de la pandémie. Travaillant à plein régime depuis près d’un an, ils doivent toutefois composer avec de plus longs délais pour la livraison de certains matériaux.

« On a des cuisines dont les armoires n’ont pas encore de poignées. Les fournisseurs ne nous ont pas avertis qu’il allait y avoir des délais. Il y a certaines matières premières qui sont plus compliquées à avoir. Oui, les délais sont plus longs », remarque Daniel Bouchard d’Ébénisterie Lac-Saint-Jean, qui prévoit que son entreprise fondée en 1986 pourrait bientôt faire face à la période la plus achalandée de son histoire.

Les nouveaux clients devront donc faire preuve de patience pour réaliser leurs projets de rénovations.

« Pour l’instant, on priorise notre clientèle. C’est sûr qu’on ne refusera pas un nouveau client. Ça va nous faire plaisir, mais ça va devoir attendre à plus tard. Heureusement, les gens se montrent compréhensifs. Ils se sont adaptés à cette réalité depuis le début de la crise », affirme-t-il.

Délais

De son côté, le propriétaire d’Ébénisterie Distinction, Donald Brisson, prévient que les clients doivent dorénavant attendre leur tour en moyenne sept semaines, comparativement quatre semaines avant la pandémie. Lui aussi dit prioriser sa clientèle d’abord.

« Je dois minimaliser les petits projets. Je ne peux pas tous les faire. Je réponds surtout à ma clientèle pour le moment. Dans les dernières semaines, ç’a été très difficile d’obtenir des commandes, notamment pour de l’acier. On a essuyé plusieurs refus, car les fournisseurs essaient de ne pas concentrer les commandes au même endroit », explique-t-il.

Enjeu de main-d’œuvre

Les ébénistes doivent aussi faire face à des enjeux de rareté de main-d’œuvre. Heureusement pour Daniel Bouchard, il peut compter sur la relève familiale, dont il se dit « extrêmement fier ». Comme plusieurs autres entrepreneurs dans le domaine, il a toutefois dû baisser ses critères d’embauche.

« C’est de plus en plus difficile de garder son monde, car ils ont tellement de choix d’emplois. Des travailleurs manuels, il y en a de moins en moins. C’est pourquoi on axe beaucoup sur l’importance de bien traiter nos employés », témoigne-t-il.

Donald Brisson soutient pour sa part que la main-d’œuvre n’a plus besoin de formation pour entrer dans le domaine. Être bon et motivé suffit amplement.

« Plusieurs pourraient facilement changer de carrière et venir travailler en ébénisterie. La plupart des employés ont peu ou pas d’expérience antérieure dans le domaine. On doit toutefois miser sur du monde dont on croit qu’ils vont être bons là-dedans », croit-il.

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