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Nicolas Côté : Un exemple de résilience et de courage

Janick Émond
Le 15 novembre 2019 — Modifié à 14 h 23 min le 15 novembre 2019
Par Janick Émond - Journaliste

Originaire d’Hébertville, Nicolas Côté fait preuve de beaucoup de résilience et de courage. Après un accident de travail qui l’a rendu paraplégique alors qu’il n’avait que 22 ans, l’homme de 28 ans s’est relevé et est resté positif en se réfugiant dans le sport.

Un an à peine après son accident, Nicolas montait sur une luge et embarquait sur la glace du Centre des sports Jean-Claude Tremblay de La Baie.

« J’ai toujours eu un bon moral et ç’a certainement aidé à ma réadaptation. J’ai recommencé un dimanche, je m’étais rendu voir du hockey sur luge à La Baie et il n’y avait qu’une seule personne sur la glace et il m’a invité à le rejoindre. Aussitôt que je suis embarqué sur la patinoire, j’avais le sourire fendu jusqu’aux oreilles, j’étais vraiment heureux », raconte-t-il.

Ainsi, tous les dimanches, il retournait jouer au hockey. Avant son accident, il a joué pendant 17 ans en tant que gardien de but, mais à ses débuts sur luge, il jouait en tant que joueur.

Il a cependant remarqué rapidement qu’il manquait de gardiens et il a retrouvé le rôle qu’il a longtemps campé. C’est à ce moment que les choses se sont mises à débouler pour Nicolas.

« L’année d’après, j’étais au camp d’Équipe Québec et je me suis taillé une place dans l’équipe ! Rendu à la fin de l’année, j’ai participé à deux camps pour Équipe Canada et j’ai réussi à être invité à un autre camp à Calgary. Je me suis finalement fait une place dans la formation, mais en tant que 3e gardien. Je dois dire que de porter le chandail de l’équipe canadienne avec mon nom dans le dos, c’est un sentiment qui ne se décrit pas. »

Retraite

Trois ans seulement après avoir commencé le hockey sur luge, Nicolas Côté décide de prendre sa retraite.

« C’était pratiquement impossible de devenir 1er ou 2e gardien d’Équipe Canada, puisque ceux qui occupaient ces postes étaient amputés des jambes et pas moi. Ça fait en sorte qu’eux, ils peuvent utilisés leurs moignons et ça les avantages beaucoup. Dans d’autres sports, il y a un système de pointage quant aux amputations qui fonctionne un peu comme une masse salariale. Les amputations valent un certain nombre de points et chaque équipe a un maximum de points à respecter. »

« Le sport, c’est ma petite pilule ! »

Après s’être retiré du hockey sur luge, Nicolas Côté ne s’est pas arrêté et il s’est mis à explorer les sports à sa disposition. Aujourd’hui, le vélo occupe une grande partie de son temps.

« Tout de suite après le hockey, j’ai commencé l’athlétisme, mais c’est un sport en baisse. Quant au vélo, c’est un sport qui m’intéressait, en plus d’être en hausse de popularité. Il est rendu aux Jeux paralympiques, donc je me suis acheté un vélo », explique-t-il.

Même s’il a mentionné brièvement les Jeux paralympiques, Nicolas ne sait pas s’il voudrait faire une carrière paralympique en vélo. Il n’a toujours pas participé à des compétitions pour l’instant, malgré son côté très compétitif.

« Tant qu’à faire des compétitions, je veux être le meilleur. Je m’entraine donc dans cet optique-là. Par contre, pour l’instant, je fais du vélo pour moi, pour le plaisir du sport. »

Cet été, il a également essayé le basketball, qu’il a vraiment aimé. Le seul hic, c’est que s’il souhaite y jouer, il doit se rendre à Québec ou Montréal. C’est cependant son amour pour la région qui le force à rester.

De plus, chaque semaine, il s’entraine en gym de quatre à cinq fois et il va nager trois fois.

Conférences

Nicolas ne le cache pas, il est régulièrement invité par des entreprises et autres groupes à aller donner une conférence. Jusqu’à maintenant, il était réticent face à ces propositions, mais il souhaite dorénavant en offrir plus.

« Je veux être une bonne source, je veux être un exemple et montrer qu’on peut trouver le bonheur, peu importe sa situation. Rester positif est la clé du succès. J’encourage chaque personne à sourire et dire oui à la vie, peu importe les obstacles. »

Il se dit désormais être dans un état d’esprit favorable transmettre un message, à aller rencontrer les travailleurs, mais également les jeunes et les équipes sportives. Il souhaite raconter son parcours sans cachettes, parler de ce qu’il a réussi, mais également là où il échoué.

L’accident qui a tout changé

C’est à 22 ans que la vie de Nicolas Côté a bousculé. Alors charpentier-menuisier à la Romaine 2, un accident de travail à changer sa vie.

Lui et son équipe coulaient du béton par-dessus les turbines en utilisant des panneaux de coffrage qui servaient de muret pour bloquer le béton. Rendu à la dernière coulée, à environ 35 pieds de haut, les panneaux devaient être remontés.

« À ce moment, j’étais sur la passerelle d’un panneau et mes collègues étaient sur l’autre panneau à côté qu’ils avaient attaché au pont roulant pour le remonter. Au même moment, mon panneau s’est détaché et j’étais attaché dessus. Mon réflexe a été de me tenir sur les barres qui étaient coulées dans le béton du panneau. Comme j’étais attaché, je n’ai pas pu me retenir et je suis tombé », raconte-t-il.

La chute lui a cassé cinq côtes et la colonne vertébrale au niveau D8-D9. Il a rapidement été transporté vers l’hôpital de Sept-Îles, avant d’être transporté en hélicoptère vers l’hôpital l’Enfant-Jésus de Québec pour y subir des opérations. C’est le lendemain de son accident que l’ampleur des blessures est constatée et que sa paraplégie est diagnostiquée.

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