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Léandre Bouchard : Un entrainement olympien

Le 14 février 2020 — Modifié à 15 h 16 min le 14 février 2020
Par Julien B. Gauthier

C’est une énorme saison qui attend le cycliste almatois Léandre Bouchard. D’ici la fin du mois de mai, il se battra férocement pour obtenir une place sur l’équipe canadienne pour les Jeux olympiques de Tokyo.

Depuis sa dernière course en octobre dernier en Grèce, Léandre n’a eu que deux semaines de repos, avant de reprendre l’entrainement avec son entraineur Jude Dufour.

« Comme c’est une grosse année et que la sélection se fait rapidement ce printemps, il faut s’assurer que Léandre soit au sommet de ses capacités. Nous sommes donc passés plus rapidement dans les entrainements spécifiques afin qu’il soit à son peak le 24 mai, lors de la course décisive à Nove Mesto Morave, en République-Tchèque », mentionne Jude Dufour.

C’est donc dire que moins de temps a été passé dans la phase générale, qui comprend l’entrainement d'endurance, ou encore la musculation.

« Léandre est un athlète de plus en plus mature, pour ne pas dire très mature. Nous sommes rendus au stade de l’individualisation, où on essaie de travailler plus sur les petits détails qui vont faire la différence », ajoute-t-il.

Travail spécifique

L’un de ces petits détails qui ont été travaillés, c’est de s’assurer que Léandre soit en mesure de prendre un départ canon et de bien répondre tout au long de la course à cette grosse décharge d’énergie et qu’il se maintienne dans le top 10. Également, du travail en aérobique a été fait, de même que de la préparation mentale.

« Ce sont vraiment des petits détails qui vont le mener au top 10 mondial, l’objectif. On est proche et on y croit. Présentement, il est 31e au monde. »

Pour arriver à faire sa place pour les Olympiques, Léandre explique vouloir miser sur ses forces.

« Je suis quelqu’un qui est très bon pour répéter les efforts, je suis très endurant et je finis fort, souvent en crescendo dans les deux derniers tours où je me surpasse, et je suis capable d’avoir de bons départs, mais il faut que je sois capable de me maintenir, de moins les subir. J’ai aussi de bonnes habiletés techniques que je compte utiliser », dit-il.

Jeux olympiques 2020 : Un défi de taille

Léandre Bouchard participera à 11 courses préparatoires afin d’arriver prêt lors de la Coupe du Monde en République-Tchèque le 24 mai (Photo : Caroline Gautier)

C’est lors de la course de la Coupe du Monde le 24 mai prochain, à Nove Mesto Morave en République-Tchèque, que Léandre Bouchard aura la chance d’obtenir la seule et unique place sur l’équipe canadienne pour les Jeux olympiques 2020 de Tokyo.

« Cette date-là est encerclée sur mon calendrier et ça me motive beaucoup dans ma préparation », lance le cycliste almatois.

Léandre multipliera les courses préparatoires, qui commenceront le 23 février, en Espagne.

« Normalement, quand j’arrive au Championnat du monde à la fin de la saison, j’ai environ 15 courses de faites. Là, pour arriver prêt le 24 mai, j’aurai déjà 11 courses préparatoires de faites. Ça va me permettre de me dérouiller et d’ajuster les détails qui me permettront de m’améliorer. »

Défi de taille, mais réalisable

Le défi sera de taille pour Léandre Bouchard. Tout se joue avec l’Ontarien Peter Disera.

Les critères pour obtenir la seule place sur l’équipe canadienne sont d’avoir un top 5 en championnat mondial. Aucun des deux athlètes n’a réussi à répondre à ce critère lors du dernier championnat.

L’autre critère est de terminer dans le top 16 lors d’une Coupe du Monde. Léandre a obtenu une 14e position, alors que Peter une 5e place. Ainsi, si l’Almatois veut être se rendre aux Jeux, il doit faire mieux qu’une 5e place.

« J’ai encore une marge de progression, encore cette année j’ai fait mon meilleur résultat à vie  en terminant 14e en Coupe du Monde. D’y avoir déjà goûté, aux Olympiques en 2016, ça me donne encore plus faim. »

Fier de sa ville

(Photo : Caroline Gautier)

Alors que plusieurs athlètes de haut niveau quittent leur région pour s’installer dans les grands centres pour perfectionner leurs aptitudes, Léandre Bouchard a décidé le contraire en demeurant dans sa ville d’origine, Alma.

« Pour pallier aux manques qu’il y a ici, moi et mon entraineur Jude on s’est entourés d’une belle équipe de professionnels, avec un médecin, un nutritionniste, un psychologue et plusieurs autres », explique-t-il.

Toutefois, il mentionne que tous ces efforts auraient pu être mis ailleurs, si la région possédait un CREM (centre régional d’entrainement multisports).

« C’est important pour moi de pousser là-dessus, l’instauration d’un CREM dans la région. C’est nécessaire et ça aiderait les athlètes de haut niveau et aussi ça permettrait de développer davantage la relève. Le chemin serait moins difficile pour eux. »

Complicité

Également, lorsqu’un athlète arrive à un haut niveau, il change d’entraineur, mais encore une fois, Léandre s’est attaché et il est toujours avec Jude Dufour.

La communication entre les deux hommes est excellente, même si Jude ne peut pas suivre son poulain dans toutes ses compétitions en raison de son travail au Collège d’Alma.

« On se parle quotidiennement pour adapter le programme et s’assurer qu’il fasse tout ce qui est possible en une journée d’entrainement. Même si je ne suis pas avec lui lors des courses, nous nous parlons facilement et nous sommes capables de trouver des solutions rapidement», soulève Jude.

Léandre appuie ces dires en ajoutant que leur force, c’est leur proximité.

« Je suis fier de venir d’Alma et d’être entouré de gens d’ici. Je sens également l’appui de la population. Par exemple, il y a eu une conférence donnée par Alex Harvey dans le but d’amasser des fonds pour financer ma saison. Plus de 700 personnes se sont mobilisées ce soir-là en assistant à la conférence. Je veux me servir de cette énergie positive pour me propulser cette année. »

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