Samedi, 07 décembre 2024

Économie

Temps de lecture : 1 min 40 s

Contexte difficile pour locataires et propriétaires

La CORPIQ juge la hausse de 4% loin des réalités du marché

Le 26 février 2024 — Modifié à 09 h 08 min le 26 février 2024
Par Maxime Hébert-Lévesque - Journaliste

Le Tribunal administratif du logement (TAL) suggère aux propriétaires d’immeuble locatif une hausse de loyer de 4% pour l’année en cours. Selon Éric Sansoucy, président du conseil d’administration de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), cette recommandation ne suit pas le contexte du marché.

« Bien que le 4% suggéré par le TAL représente la recommandation de hausse la plus forte des 30 dernières années, elle ne prend pas en compte le contexte des propriétaires. Ce pourcentage ne suit même pas l’inflation », explique Éric Sansoucy.

Selon lui, la recommandation du TAL ne prend pas en considération l’un des principaux éléments : la hausse des taux hypothécaires.

« Pour les propriétaires qui ont renouvelé leur hypothèque dernièrement, la réalité a bien changé. Si en moyenne on payait 2% d’intérêt avant la pandémie, aujourd’hui, c’est plus autour de 7% », précise-t-il.

Il souligne qu’il s’agit d’une situation qui pourrait avoir comme conséquence de réduire les dépenses en rénovation et en entretien des propriétaires.

« Malheureusement, on va continuer de voir notre vieux parc locatif continuer à se dégrader. La réglementation est faite pour encourager l’abordabilité au détriment de l’entretien. »

Exacerber la crise du logement

Le président de la CORPIQ avance que de plus en plus de propriétaires chercheront à vendre leur immeuble locatif puisque ceux-ci seront de moins en moins rentables.

« Un propriétaire qui ne peut plus supporter les charges va forcément vendre. Quelqu’un qui va mettre 40% de mise de fonds pour acheter un bâtiment locatif aura des objectifs de rentabilité à court terme. C’est là qu’on observe les rénovictions et les changements d’usage », estime-t-il.

Éric Sansoucy croit que le problème doit être pris en compte par les propriétaires ainsi que les locataires.  

« Certains médias et partis politiques mettent l’accent sur les difficultés des locataires, mais ils oublient de souligner que les propriétaires sont dans le même bateau. C’est ensemble qu’on va se sortir de là et qu’on trouvera le juste équilibre. Placer les uns en opposition aux autres, ça ne règle rien », commente-t-il.

Des pistes de solutions

La CORPIQ accueille favorablement le projet de loi 31 proposé par la ministre responsable de l’Habitation du Québec, France-Élaine Duranceau, qui a pour but de limiter la cession de bail.

« Il faudrait également revoir les hausses applicables à la suite de travaux importants. Des propriétaires ne réalisent pas de travaux de rénovation puisqu’ils ne sont pas capables de les traduire en augmentation de loyer significative. »

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