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Le lac est en furie et les résidents… en beau maudit !

Le 15 novembre 2013 — Modifié à 00 h 00 min le 15 novembre 2013
Par Karine Desrosiers

Encore une fois, Rio Tinto Alcan est pris à partie par les résidents dont le terrain doit subir depuis plusieurs jours déjà l'assaut des vagues, ce qui occasionne de nombreux bris dans toute la partie Est du lac, entre Métabetchouan et Pointe-Taillon. Si le lac est en furie, les résidents, quant à eux, sont en beau maudit et grognent contre la compagnie qui maintient le lac trop haut, à près de 16,50 pieds à cette période de l'année où traditionnellement, il se produit toujours de violentes tempêtes de vent, comme c'est le cas depuis quelques jours.

Cet après-midi, dans le secteur Wilson, entre Alma et St-Henri-de-Taillon, les résidents utilisaient des sangles et des câbles d'acier afin d'attacher solidement leurs cabanons en bordure de plage pour éviter qu'ils ne soient emportés par les vagues déferlantes.

Le spectacle était pour le moins impressionnant, mais surtout désolant. Plusieurs de ces cabanons sont déjà à moitié dans le vide alors que les vagues des derniers jours ont grugé le sol en-dessous.

« Ça fait plus de 40 ans que je reste ici et ça empire d'année en année. Ils (Rio Tinto Alcan) tiennent le lac trop haut, les vents sont de plus en plus puissants et le lac gèle de plus en plus tard avec le résultat que l'on voit là. C'est désolant », nous a confié un résident du secteur voulant conserver l'anonymat.

À cette période de l'année, la division Énergie électrique de RTA maintien le lac à son maximum permis par le décret, soit autour de 16,50 pieds.

Cependant, cette semaine, la compagnie a eu toutes les difficultés à gérer un épisode de fortes pluies dans le Nord du bassin hydrographique, allant jusqu'à plus de 2000 mcs, ce qui a fait monter de façon majeure le ruissellement dans le lac Saint-Jean et provoquant sa remontée rapide vers le maximum de 16,50 pieds qu'il a atteint notamment lors de la journée de lundi.

RTA a même été obligé d'augmenter à son maximum l'évacuation d'eau par la rivière Petite-Décharge (824 mètres/cubes/seconde dans la journée de mardi) et jusqu'à 105 mcs par la Grande-Décharge, via les déversoirs #3 et #4. La centrale Isle-Maligne évacuait quant à elle quelque 1470 mcs, soit un turbinage au maximum de sa capacité installée.

En maintenant le lac autour de plus de 16 pieds, la compagnie veut ainsi s'assurer qu'au moment où les glaces se formeront sur le lac, il sera rempli au maximum de sa capacité, offrant ainsi une sécurité pour l'approvisionnement en eau des centrales pendant tout l'hiver.

Le problème, c'est que depuis quelques années, en raison des changements de climat à cette période de l'année, le lac gèle de plus en plus tard, offrant ainsi aux tempêtes de vent toute l'emprise requise pour former des vagues imposantes qui viennent déferler avec force sur les rives, grugeant ainsi la bande solide établie par les résidents pour se protéger.

Revoir le décret

La grogne est de plus en plus perceptible chez les résidents qui considèrent que les changements climatiques des dernières années doivent amener Rio Tinto à revoir le décret de gestion du lac en vigueur depuis une trentaine d'années déjà.

Le député de Roberval, Denis Trottier entend d'ailleurs amener cette question dès la prochaine rencontre du caucus régional, en début de semaine.

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