Ce vendredi soir, à 19 h, sur les Plaines vertes à Alma, 111 équipes composées de quelque 1500 marcheurs, s'élanceront pour le Relais pour la vie. À ce moment, deux marcheurs auront déjà plusieurs kilomètres dans le corps au moment où ils amorceront le Relais. Mario et Laurie Dubois, le père et la fille, perdaient un être cher, le 10 mai dernier, alors que Christophe, âgé de seulement 25 ans et quatre mois, décédait d'un terrible cancer du sarcome des tissus mous. En son honneur, son souvenir et pour financer la recherche dans ce domaine, Mario et Laurie feront un effort spécial, soit un triathlon qui durera quelque 24 heures.

Vendredi dernier, lors d'une rencontre à leur domaine du Chemin Curé-Fleury, au lac des Deux Oreilles, à St-Ludger-de-Milot, où ils élèvent des chiens de traîneau, Mario Dubois et sa fille Laurie, musicienne de profession, ont partagé cette idée folle qu'ils ont eue de se lancer dans ce mini triathlon à la mémoire de Christophe.

« Quelques jours avant son décès, j'avais dit à Christophe qu'il ne serait pas mort pour rien et que l'on allait faire bouger les choses », raconte Mario Dubois.

C'est d'abord Laurie qui a eu l'idée de réunir une équipe de jeunes pour participer à l'édition 2013 du Relais pour la vie.

En jasant de cette idée, ils ont imaginé faire quelque chose qui ressemblait à Christophe, un amoureux de la nature.

Tout d'abord, le magasin Sports Experts a accepté de leur prêter deux vélos Devinci pour leur aventure.

À partir de leur résidence, vendredi matin, vers 6 h, Mario et Laurie vont d'abord franchir une distance de quelque 8 kilomètres à vélo pour se rendre sur les rives du réservoir de Chûtes-à-la-Savane.

« On va ensuite mettre les vélos dans un canot pour une randonnée de 10 kilomètres sur le réservoir. Christophe était un amoureux de la pêche. Puis, on va débarquer chez un ami pour entreposer le canot et on va repartir à vélo vers Alma, une autre tranche de quelque 35 kilomètres. On va dîner chez des amis à St-Henri-de-Taillon pour arriver sur les Plaines vertes à l'heure du souper pour ensuite marcher toute la nuit », souligne Mario.

Ce dernier est bien conscient que leur trajet n'est pas un exploit. L'objectif premier est avant tout d'attirer l'attention sur une forme de cancer, celui du sarcome, qui est méconnu et qui souffre d'un manque de financement pour la recherche et son combat.

Cancer foudroyant

Christophe était un jeune homme comme tous les autres, plein de rêves. Il a grandi dans la nature et il avait obtenu avec succès son diplôme de microbiologiste et un emploi stable à Montréal dans un laboratoire.

« Le 9 juin 2012, ça va faire un an bientôt, Christophe nous a annoncé qu'il était malade, gravement malade. Le solide gaillard est tombé de 140 à 115 livres et a subi plusieurs hospitalisations, notamment en raison d'un problème d'eau sur les poumons. J'ai vendu des équipements ici et je suis allé de nombreuses fois à Montréal pour veiller sur lui lors de ses nombreuses hospitalisations », raconte son père.

Heureusement, à l’occasion d’un 5 à 7 tenu le 4 août 2012, la somme de 11 139$ avait été amassée en quelques heures, permettant ainsi à la famille de pourvoir de déplacer dans la région de Montréal pour y obtenir les traitements. Sur la somme amassée, une partie a été envoyée à une équipe de chercheurs sur les sarcomes des tissus mous, de l’hôpital général de Montréal

Décompté à la mi-juillet 2012, Christophe a pu recevoir les traitements appropriés puisque son foie s’était alors résorbé. Deux traitements ont eu lieu et Christophe a même repris du poids, laissant ainsi présager des jours meilleurs dans l’évolution de la maladie.

Le sarcome des tissus mous est un cancer rare qui touche moins de 1% de la population. Ce cancer s’attaque aux tissus adipeux, aux tissus musculaires, les vaisseaux et le système nerveux périphérique. On le retrouve habituellement chez les enfants et plus rarement chez les adultes.

Malheureusement, en janvier dernier, pour Christophe, ce fut le retour à l'hôpital.

« Il existe un médicament expérimental pour le traitement de ce cancer, mais Christophe était trop faible pour le recevoir. Il n'y a pas de traitement de chimio pour le sarcome. Finalement, notre fils est revenu à la maison en avril dernier pour quelques jours et il a terminé les deux derniers jours de sa vie à la Maison Colombe-Veilleux de Dolbeau », relate Mario.

Tout au long de ce long cheminement, il a constaté que les services ne sont pas adéquats pour les personnes atteintes de cancer. Notamment, lors de l'hospitalisation de Christophe, en juillet 2012 à l'Hôpital général de Montréal, Mario est même allé acheter un air-conditionné pour offrir un peu de fraîche dans la chambre de son fils.

Dans le présent Relais pour la vie, en posant leur geste pour offrir plus de visibilité, Mario et Laurie espèrent amasser le plus gros montant d'argent afin de permettre la poursuite de la recherche sur le cancer.

Sur le site du Relais, leur tente sera bien identifiée et les gens pourront y faire des dons.

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