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Abolition de l'ACDI: les employés pourraient mettre 10 ans à s'ajuster

Le 10 septembre 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 10 septembre 2016
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Les anciens employés de la défunte Agence canadienne de développement international (ACDI) pourraient mettre jusqu'à 10 ans avant de s'habituer à l'idée qu'ils ont été intégrés au ministère responsable des affaires étrangères.

Il s'agit de l'une des principales conclusions d'un rapport interne portant sur la décision de l'ex-gouvernement conservateur en 2013 de fusionner l'ACDI et ce qui s'appelait à l'époque le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.

Le consultant Alain Jolicoeur écrit dans le rapport remis l'an dernier au gouvernement qu'il faudra de 5 à 10 ans au personnel de l'ACDI pour accepter le «changement de culture» lié à la fusion.

La Presse canadienne a obtenu copie du rapport en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

L'abolition de l'ACDI, un organisme créé à la fin des années 1960 pour superviser l'aide et le développement à l'international, a pris presque tout le monde par surprise lorsque les conservateurs l'ont annoncée dans un simple paragraphe figurant dans le budget fédéral 2013.

L'actuel gouvernement libéral, qui a rebaptisé le ministère Affaires mondiales Canada, a décidé d'aller de l'avant avec la fusion et a presque terminé un important examen concernant la manière dont le pays contribue au développement international.

Les opposants à ce changement soutiennent que de réunir le politique, le commerce et le développement à l'étranger sous un même toit nuira à la lutte contre la pauvreté, mais les conservateurs et les libéraux affirment que ce regroupement permettra d'avoir une approche plus cohérente par rapport à l'ordre du jour gouvernemental sur le plan international.

Peter Boehm, le sous-ministre du Développement international, a indiqué qu'il avait été plus facile de mettre en oeuvre le programme du nouveau gouvernement libéral en matière d'affaires étrangères en ayant toutes les personnes concernées réunies au sein de la même structure.

Mais comme le rapport de M. Jolicoeur le dit clairement, les employés de l'ACDI n'ont pas très bien pris la nouvelle lorsqu'elle a été annoncée en 2013.

Il écrit que cela a été une grosse surprise pour pratiquement tout le personnel, et ce, même si cette possibilité faisait depuis des années l'objet de discussions.

Le gouvernement a rapidement procédé à l'intégration, organisant des réunions avec les employés et se concentrant sur les forces de chaque camp, indique le rapport.

Les trois premières phases de la fusion se sont bien déroulées alors que des systèmes et des structures communes étaient mis en place pour permettre au ministère de poursuivre ses activités.

«La quatrième phase concernera l'étape plus difficile du changement de culture et il faudra facilement de 5 à 10 ans pour qu'une masse critique d'employés fonctionne automatiquement selon le nouveau mode.»

M. Boehm a souligné que le concept du changement de culture n'était pas nouveau et que le ministère des Affaires étrangères avait déjà été confronté au phénomène lorsqu'il avait été fusionné avec celui de l'Industrie et du Commerce au début des années 1980.

Mike Blanchfield, La Presse canadienne

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