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« Un recul de 40 ans »

Yohann Harvey Simard
Le 29 avril 2021 — Modifié à 14 h 06 min le 29 avril 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

S’il est adopté, le projet de loi 59 sur la modernisation du régime de santé et de sécurité du travail ferait reculer de plus de 40 ans la prévention dans le secteur industriel, selon Sylvain Maltais, président du Syndicat des travailleurs de l’aluminium d’Alma.

C’est d’ailleurs le message qu’ont voulu adresser plusieurs travailleurs au député caquiste Éric Girard, hier, lorsqu’ils se sont rendus à son bureau pour y déposer une gerbe de fleurs mortuaire à la mémoire de leurs collègues morts ou blessés au travail.

« Avec cette gerbe de fleurs, nous soulignons que nous ne les oublions pas. Nous espérons aussi que notre député ne les oublie pas non plus. Le projet de loi 59 va nous faire reculer de plus de 40 ans en prévention. Nous interpellons notre député pour qu’il s’oppose à de tels reculs », mentionne Sylvain Maltais.

Rappelons qu’au Québec, le travail a coûté la vie à 190 travailleuses et travailleurs en 2019. En 2020, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ce chiffre s’élevait à 9, soit 5 lors d’accident de travail et 4 des suites d’une maladie professionnelle.

Régime paritaire

Selon Sylvain Maltais, le projet de loi 59 remet en question l'équilibre du régime paritaire actuellement en place.

« La différence majeure, c’est que là, l’employeur pourrait par exemple décider lui-même de garder juste un comité régional qui traiterait de toutes les installations à partir de cet unique comité-là. Mais ça n’a aucun bon sens puisque l’usine d’Alma a ses particularités, celle d’Arvida aussi, même chose à l’usine de Laterrière et ainsi de suite. Ce ne sont même pas les équipements", fait-il valoir.

De plus, le projet de loi 59 prévoit que c'est l'employeur qui pourra désigner le médecin traitant de ses employés en cas d’accidents de travail.

« C’est un autre bel exemple de la perte d’un régime paritaire. C’est ton médecin à toi qui connaît tes prédispositions personnelles. Bien souvent, il t’a suivi pendant plusieurs années pour tes blessures. Tandis que le médecin de la compagnie, lui, ne te connaît pas du tout », déplore Sylvain Maltais.

 

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