Tout semble parfait en théorie : pour contrer la pénurie main-d’œuvre, le Lac-Saint-Jean offre une meilleure qualité de vie aux personnes immigrantes en échange de leur force de travail. Néanmoins, il s’agit d’un pacte beaucoup plus difficile à maintenir en pratique.
Il est ici véritablement question d’un pacte, puisqu’à leur arrivée, les travailleurs étrangers seront souvent soumis à un contrat de travail fermé. Leur contrat durant, il leur sera interdit d’offrir leurs services à d’autres employeurs.
Cependant, lorsqu’ils obtiennent un contrat de travail ouvert ou leur résidence permanente, il incombe à toute la région de déployer les efforts nécessaires à leur rétention.
« C’est là le grand défi des employeurs. Mais c’est aussi une responsabilité de la communauté d’accueil. Il faut faire en sorte que les nouveaux arrivants se sentent ici chez eux », soutient Christine Girard, agente d’intégration pour l’organisme Portes ouvertes sur le lac.
Effet boule de neige
Elle aussi agente d’intégration pour l’organisme Portes ouvertes sur le lac, Hélène Pedneault estime qu'il ne faut pas non plus sous-estimer l’effet d’entrainement généré par l’arrivée des immigrants eux-mêmes. Plus ils seront nombreux, plus leur sentiment d’appartenance sera grand et plus d’autres voudront les rejoindre.
« On ne veut pas non plus créer des communautés fermées, mais c’est juste normal de vouloir échanger avec des gens qui vivent la même chose que nous », précise-t-elle.
De fait, dans leurs témoignages, plusieurs immigrants ont affirmé que la présence d’autres personnes de leur communauté d’origine avait facilité leur intégration.
Des besoins croissants
Quoiqu’il en soit, le nombre de personnes immigrantes ne cesse de croître dans la région. En 2019, seulement pour la MRC de Lac-Saint-Jean-E, Porte Ouverte sur le lac a aidé 25 nouveaux arrivants à obtenir leur permis de travail fermé. Pour 2021, c’est le double et ça continue d’augmenter.
« Et ça, c’est sans compter tous ceux qui n’ont pas passé par nos services », indique Christine Girard.
Dans la MRC de Domaine-du-Roy, l’organisme a prêté main-forte à une trentaine de personnes immigrantes depuis avril 2021, affirme Hélène Pedneault, qui est responsable du secteur.
Selon ces dernières, cette croissance s’explique notamment par le fait que les besoins en main-d’œuvre se sont généralisés. Contrairement à avant, ce sont absolument tous les corps de métier qui sont victimes de la pénurie, qu’importe le niveau de spécialisation qu’ils requièrent.