Lundi, 09 septembre 2024

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Diminution du cheptel de la Pointe-Taillon  : La chasse possiblement responsable de la raréfaction des orignaux 

Janick Émond
Le 11 août 2023 — Modifié à 10 h 06 min le 11 août 2023
Par Janick Émond - Journaliste

Exceptionnellement bonnes, les récoltes de chasse de 2019, 2020 et de 2021 pourraient en partie expliquer la raréfaction des orignaux dans le secteur de la Pointe-Taillon. 

Entre 2011 et 2018, la moyenne des orignaux mâles abattus en périphérie du Parc national était de 25 individus, selon les statistiques de récolte de chasse officielles. Au cours de cette même période, en moyenne 23 femelles ont été récoltées, pour un total de 292 orignaux tués de 2011 à 2018 sur le territoire de chasse bordant la Pointe-Taillon.  

Ensuite, de 2019 à 2021, le nombre de prises a considérablement augmenté. Durant ces trois années seulement, 236 orignaux adultes, dont 110 femelles, ont été la proie des chasseurs. Selon le dernier recensement qui date de 2004, le cheptel de la Pointe-Taillon et de sa région périphérique s’élevait bon an mal an à une centaine de têtes.  

Moins d’orignaux sur la Pointe-Taillon 

Depuis deux ans, des personnes fréquentant régulièrement la Pointe-Taillon ont dit avoir constaté que les orignaux semblaient y être moins abondants.  

Or, s’il ne s’agit là que d’une observation, les résultats de la plus récente saison de chasse vont étrangement dans le même sens. D’en moyenne 42 orignaux mâles récoltés entre 2019 et 2021, le nombre de prises est brusquement redescendu à 28 en 2022, une différence somme toute notable à cette échelle, indique Claude Pelletier, biologiste responsable du Parc national de la Pointe-Taillon. 

Ce dernier laisse entendre que la chasse pourrait avoir un lien avec la raréfaction de l’animal sur le territoire de la Pointe.  

Plus précisément, le biologiste explique que « les excellentes chasses des années précédentes pourraient être un facteur contributif » dans la diminution de la population d’orignaux de la Pointe-Taillon. Car, insiste-t-il, « même si la chasse n’est pas permise dans le Parc, le domaine vital des orignaux est beaucoup plus grand que l’intérieur du Parc. Donc, pour certaines espèces, il y a un échange constant entre l’intérieur et l’extérieur du Parc national. » 

Multifactoriel 

Bien qu’un recensement en bonne et due forme se fasse encore entendre, il est permis de penser que les orignaux sont bel et bien moins nombreux qu’ils ne l’ont déjà été sur la Pointe-Taillon.  

« Est-ce que c’est à cause des fortes récoltes? Est-ce que la nourriture ou les abris d’hiver sont en diminution? Est-ce qu’il y a eu des changements dans les habitats périphériques? Est-ce que c’est en raison des conditions difficiles des hivers 2021 et 2022? Est-ce que c’est un dérangement par les visiteurs? Moi, comme gestionnaire en conservation, ce sont des questions que je dois me poser, mais auxquelles je n’ai pas encore de réponses. » 

Toutefois, Claude Pelletier a bien l’intention de faire la lumière sur le phénomène. C’est avec sérieux qu’il dit se pencher sur la question, qu’il attribue a priori à un « mélange de tout ça, comme c’est souvent le cas ».  

Il affirme d’ailleurs qu’un recensement officiel devrait normalement être effectué l’hiver prochain.  

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