Selon la Ville de Desbiens, aucune irrégularité n’est survenue lors du processus d’enquête entamé à l’endroit de la mairesse Ginette Sirois. Le directeur général de la municipalité, Mathieu Simard, admet que l’enquête se doit d’arriver à terme dans les circonstances.
« De faire une déclaration comme ça, pour nous, c’était de se dire qu’il fallait mettre tout sur pause pour aller vérifier les informations. J’espère avoir le rapport prochainement pour être capable de continuer. On a beaucoup de travail à Desbiens, comme on peut le constater », mentionne Mathieu Simard en entrevue.
Le « beaucoup de travail » fait référence à la récente mise sous tutelle de Desbiens par la Commission municipale du Québec. Dans cette situation, toute initiative ou décision des élus municipaux doivent passer, au premier chef, par la Commission pour être entérinées. Mathieu Simard considère toutefois le dossier de Ginette Sirois prioritaire à l’heure actuelle et conçoit que le grief qui a été déposé au mois de mai contre la mairesse est sérieux et doit être pris en compte.
« C’est un dossier qu’on doit prendre très au sérieux et qui doit être traité. On doit s’assurer, à la Ville, que nos employés ont un milieu de travail sain et exempt de harcèlement, si harcèlement il y a. »
Au terme de l'enquête, les avocats de la firme Simard Boivin Lemieux feront des recommandations aux élus pour la suite des choses.
Tout récemment, Ginette Sirois a d’ailleurs riposté face aux allégations faites à son égard par une mise en demeure contre la firme qui enquête sur elle, Solutions RH 2000.
Rappel des événements
Rappelons que lors de la séance régulière du 8 juillet, la mairesse a lu un document dans lequel elle allègue que le processus d'enquête en cours la concernant est « vicié par des irrégularités très graves » et que « certains éléments de preuve auraient été illégalement obtenus, notamment en piratant [son] compte Messenger privé sans autorisation de quelque nature que ce soit, ce qui est de nature criminelle et contrevient au Code criminel, à la charte des droits et libertés de la personne et au Code civil du Québec ».
Une séance extraordinaire du conseil municipal avait ensuite été convoquée le 15 juillet pour discuter de cette intervention de la mairesse.
En réaction à ces propos, la Ville de Desbiens rapporte que « bien qu'il soit concevable que le processus d’enquête que madame Sirois traverse actuellement puisse être difficile pour elle, « il n’est ni injuste et encore moins illégal », et « qu'aucune irrégularité n’est survenue jusqu’à présent rendant le processus d’enquête invalide », ce que confirment également les avocats de la municipalité. « Aucun élément de preuve n’a été obtenu illégalement et les enquêteurs mandatés par le conseil municipal chargés de faire la lumière sur les allégations de harcèlement, de diffamation, d’ingérence et de conflits d’intérêts qui pèsent contre madame Sirois n’ont jamais eu accès au compte Messenger privé de celle-ci comme elle le prétend. Finalement, aucun piratage de ses comptes personnels n'a été effectué ».