EX-MAIRE. La municipalité de Lamarche vient de perdre un homme qui a marqué la communauté, soit l'ancien maire Jean-Guy Fortin. Illustre homme d'affaires qui a fait carrière dans le transport forestier notamment, l'homme publique a soulevé les controverses à de multiples occasions. En février 2011, il était même jugé sévèrement et interdit de se présenter à un poste de maire pendant les cinq prochaines années.
Jean-Guy Fortin a régné sur Notre-Dame-du-Rosaire (Lamarche) pendant près de trois décennies. Il a réalisé une série de mandats successifs entre 1969 et 1998, et deux autres mandats entre 2001 et 2007.
Jean-Guy Fortin a longtemps été perçu tel le principal employeur du village alors que sa principale compagnie, Transport Jean-Guy Fortin, spécialisée dans le transport en forêt, a déjà compté plus de 200 employés, dont la grande majorité provenait directement de Lamarche.
En avril 2007, suite à des pressions de la part de son conseil et de la population. Il avait remis sa démission.
Jean-Guy Fortin est donc décédé ce 20 janvier, à Alma, à l’âge de 83 ans et 11 mois. La famille recevra les condoléances le vendredi 30 janvier, de 14 h à 17 h et de 19 h à 22 h et le samedi 31 janvier, à compter de 9 h à la résidence Funéraire Lac St-Jean à Alma.
Les funérailles auront lieu le samedi 31 janvier à 11 h à l’église de Notre-Dame-du-Rosaire (Lamarche).
Outre son épouse dame Gabrielle Bouchard, il laisse dans le deuil ses enfants Bernard et Jean-Claude, copropriétaires des garages Alma Honda et Alma Acura.
Homme controversé
Homme d'affaires émérite, Jean-Guy Fortin était cependant un homme publique controversé.
Cette façon de faire a connu son aboutissement dans un jugement daté du 22 février 2011 alors que le juge Carl Lachance de la Cour supérieure déclarait l'ancien maire Jean-Guy Fortin inapte à occuper des fonctions d'élu pour les cinq prochaines années.
Ce sévère jugement s'appuyait notamment sur une solide preuve démontrant une série de conflits d'intérêts survenus entre le 4 novembre 2001 et le 27 avril 2007, date de sa démission comme maire.
Notamment, le jugement faisait état du fait que le maire Fortin avait octroyé illégalement de multiples contrats municipaux à l'une ou l'autre des entreprises familiales auxquelles il était directement associé.
Notamment, on lui reprochait d'avoir accordé certains mandats à l'insu du conseil municipal, sans procéder par appel d'offres sur invitations ou publiques.
Un autre blâme très sévères est également intervenu de la part de la Commission municipale du Québec chargée de tenir une enquête publique sur tout l’aspect de l'administration de la Municipalité de Lamarche.
Les commissaires, dans la partie du document traitant du « CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE DE LA MUNICIPALITÉ », mentionnent notamment: « Comme bien des endroits isolés, il peut arriver qu’une culture locale, une façon de faire ou une différence dans la perception des choses puissent devenir, dans l’esprit populaire, LA FAÇON de faire. Le règne de l’ancien maire Jean-Guy Fortin, qui a duré des décennies, semble avoir fait oeuvre d’éducation politique à Lamarche. L’impression donnée par les témoins nous porte à penser que celui-ci dirigeait la municipalité à sa façon, soit en homme d’affaires autoritaire qui ne s’empêtre pas dans les dédales administratifs. Comme dans beaucoup de petits villages québécois, les conseillers et le maire deviennent presque des bénévoles à temps plein. Dans une municipalité dévitalisée et, de surcroît, avec des ressources financières minimes, l’implication des élus peut être quelque fois envahissante pour le personnel administratif. Les ressources sont minimales à Lamarche. Il n’est pas question d’y dépenser de grosses sommes pour embaucher des professionnels ou des experts même si, souvent, cela serait requis. »
Rappelons que l'enquête en question n'a pas couvert la période de 2002 à avril 2007, du temps où Jean-Guy Fortin agissait comme maire.—