Dimanche, 06 octobre 2024

Chroniques

Temps de lecture : 1 min 32 s

Éloge du resto de quartier

Le 28 février 2024 — Modifié à 16 h 01 min le 28 février 2024
Par Serge Tremblay

J’aime les restos de quartier. Ils ont quelque chose de réconfortant et font souvent partie du paysage local depuis de longues années. D’un certain point de vue, on pourrait même dire qu’ils appartiennent au patrimoine.

On n’y va pas pour déguster de la haute gastronomie étoilée Michelin, d’ailleurs on n’en aurait pas les moyens, mais plutôt pour un mets classique qui fait du bien à l’âme.

Une poutine, un cheeseburger avec frites, un déjeuner bacon avec un extra de bines, un steak haché à l’oignon en menu du jour, de quoi repartir satisfait.

Autrefois, ce genre de restaurants indépendants parsemait le territoire québécois. On arrêtait y prendre un petit casseau de frites avec du ketchup ou du vinaigre avant de reprendre la route. On les appelait de façon un peu réductrice cabanes à patate, bien que je trouve que le terme a un certain charme.

Beaucoup d’entre eux ont disparu ou ont fini par être remplacés par des chaines. C’est dommage, car on y a perdu au change en termes de cachet.

Il faut dire qu’il est nécessaire d’avoir la couenne dure pour piloter un restaurant indépendant en 2024. Les heures d’ouverture couvrant une très large plage horaire, la pénurie de personnel, les coûts d’approvisionnement, le coût de la vie qui incite les consommateurs à réviser leur budget resto, les embûches ne manquent pas.

Et généralement, on retrouve encore et toujours les propriétaires derrière les fourneaux à des heures peu commodes. Il y a un peu l’idée de la vocation derrière ça. C’est un mode de vie que bien peu de gens sont capables de supporter.

Mais malgré tout, le resto de quartier offre une plus-value qu’on ne retrouve pas dans l’environnement très formaté des grandes chaines. La bouffe, l’ambiance souvent un peu rétro, le sentiment qu’on a quand on est un client régulier dont la serveuse connaît la commande par coeur, il y a beaucoup à aimer.

On s’attache à ces établissements. Encourageons-les dans la mesure de nos moyens pendant qu’ils sont encore là. Une fois qu’il est trop tard, on ne peut que les regretter. Comme je le fais encore aujourd’hui, toujours en deuil de mon Capitaine Bob de Dolbeau-Mistassini et de ma grosse poutine sauce Bob avec fromage en grains…

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