Dimanche, 28 avril 2024

Économie

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« Nos dirigeants vont devoir se réveiller »

Yohann Harvey Simard
Le 19 février 2021 — Modifié à 15 h 05 min le 19 février 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Confronté à une pénurie de main-d’œuvre, le président-directeur général de Béton préfabriqué du Lac (BPDL) estime que les élus du Saguenay-Lac-Saint-Jean n’en font pas assez pour attirer les nouveaux arrivants. Pour Robert Bouchard, l’avenir des industries de la région passe avant tout par l’embauche de travailleurs étrangers.

« Nos dirigeants, les maires et les politiciens, ils vont devoir se réveiller. Il faut de l’immigration. C’est ça qui va peupler notre région. Ce ne sont pas les naissances. Ils doivent comprendre que la région, si elle veut s’épanouir, ça va prendre des immigrants », affirme Robert Bouchard.

Depuis quelques années, l’entreprise est confrontée à des enjeux de roulement et de qualité de main d’œuvre.

« Nous avons de très bons employés actuellement. Cependant, des travailleurs manuels, il y en a de moins en moins. En dehors de Toronto, Montréal, Vancouver, il manque de monde. Comme région, on devient beaucoup plus compétitifs lorsque les entreprises sont en mesure de garder nos employés », ajoute-t-il, rappelant au passage que le problème ne touche pas seulement BPDL, mais aussi l’ensemble du secteur industriel.

Même les régions qui avoisinent la métropole du Québec sont touchées. BPDL, qui possède une unité de service à Drummondville, doit faire voyager quotidiennement 105 travailleurs immigrants qui habitent Montréal. « Ce sont des coûts astronomiques, mais on n’a pas le choix. Il n’y a pas de travailleurs. »

Un processus complexe

Robert Bouchard constate également que le processus pour embaucher des immigrants est lent et complexe. Il estime que la société tirerait davantage profit d’une intégration en milieu de travail.

« Pourquoi est-ce si compliqué? Il y a quatre ans, le Stade olympique de Montréal avait accueilli des centaines d’immigrants, particulièrement des Haïtiens. J’avais manifesté mon intérêt à en embaucher. On m’a répondu qu’il fallait d’abord les installer et les intégrer. Depuis, je n’ai pas de nouvelles. En mon sens, bien intégrer un immigrant à sa société d’accueil, c’est dans un contexte de travail. »

Des métiers à valoriser

Le dirigeant de BPDL croit que les métiers manuels trop peu valorisés. Sans pour autant nier leur nécessité, il estime que la société québécoise actuelle encourage davantage les emplois intellectuels.

« Le québécois journalier se fait rare. Celui qui sort comme plombier ou soudeur, peut-être qu’on devrait davantage le souligner. Il y a un manque de valorisation des métiers de bras. Le taux de chômage est élevé, mais on n’a pas de travailleurs dans nos domaines », constate-t-il.

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