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Des enjeux de taille pour l’industrie des hebdos

Yohann Harvey Simard
Le 20 septembre 2023 — Modifié à 11 h 30 min le 20 septembre 2023
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Les enjeux sont nombreux dans le monde des médias. Ces différents défis ont été à l’ordre du jour de l’assemblée générale des journaux hebdomadaires du Québec qui se tenait pour une rare fois au Lac-Saint-Jean, la semaine dernière.

Parmi les enjeux, celui entourant le boycottage du contenu médiatique par Meta sur ses différentes plateformes.

Depuis quelques semaines, plus aucune publication issue d’un média n’est autorisée au Canada sur Facebook et Instagram. Il s’agit là de la réponse du géant américain Meta vis-à-vis l’adoption du projet de loi C-18 lequel rend obligatoire la rémunération des médias pour le partage de leurs articles. L’entrée en vigueur de la nouvelle loi doit se faire au cours des prochains mois.

Selon Benoit Chartier, président du conseil d’administration d’Hebdos Québec, Meta tente d’un faire un exemple du Canada, ce que la multinationale, pour un certain nombre de raisons, n’a pas été en mesure de faire avec l’Australie lors d’un conflit similaire en 2021.

Benoit Chartier demeure toutefois optimiste. Il s’attend à une conclusion du bras de fer entre le gouvernement du Canada et Meta au cours de 2024.

En attendant, les médias de partout au pays, incluant les journaux hebdomadaires, sont privés de la visibilité qui leur était offerte par les réseaux sociaux de Meta.

Renouvellement de l’aide gouvernementale

À partir de 2012 environ, estime Benoit Chartier, les médias traditionnels ont connu une forte décroissance de leurs revenus à mesure que les plateformes numériques gagnaient du terrain. La situation exigea même qu’une entente d’aides financières gouvernementales soit mise en place en 2017, une première dans l’histoire des médias canadiens.

L’entente était valide pour cinq ans, et c’est avec fébrilité que les propriétaires d’hebdos attendent son renouvellement, qui doit se faire en 2024.

« On vit des moments difficiles d’année en année, mais on résiste, et surtout, on écrit l’histoire de chaque région. Nous restons des outils démocratiques indispensables à une époque où la démocratie est mise à mal. »

Là aussi, Benoit Chartier fait preuve d’optimisme, affirmant être « certain que l’entente sera renouvelée puisqu’ils savent à quel point c’est dur pour nous en ce moment. » Reste à voir si elle prévoira des bonifications.

« Ça prend des médias régionaux en santé, indépendants et financièrement solides, parce que c’est la base d’une démocratie. Par exemple, il ne faudrait surtout pas qu’il y ait des déserts médiatiques en région. »

 

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