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Pénurie de logements à Alma

Un enjeu majeur pour les victimes de violence conjugale

Yohann Harvey Simard
Le 06 décembre 2023 — Modifié à 13 h 33 min le 06 décembre 2023
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Le manque de logements complexifie le traitement des demandes d’aide en violence conjugale à Alma.

Alors que les cas de violence conjugale n’ont pas diminué depuis qu’ils ont augmenté durant la pandémie, le centre d’hébergement pour femmes La Passerelle d’Alma peine à offrir refuge à toutes les femmes qui en font la demande.

« En ce moment, c’est vraiment mon plus grand enjeu », affirme la directrice de l’organisme, Isabelle Harvey.

Elle ajoute que contrairement à d’autres difficultés rencontrées par le passé, comme le manque de financement ou encore de personnel, les solutions à la pénurie de logements se font particulièrement rares. « C’est l’enjeu par rapport auquel je me sens la plus impuissante en 36 ans de métier. »

Avant 2020, Isabelle Harvey indique qu’il était peu fréquent que l’ensemble des 12 lits de La Passerelle soit occupé. Depuis la pandémie, c’est plutôt l’inverse, l’organisme est saturé, si bien qu’il se voit régulièrement contraint de refuser des demandes d’hébergement. 

« On ne voyait à peu près jamais ça avant, et maintenant, je dois refuser entre deux et trois femmes par semaine. Il n’y a pas de roulement… »

En quelques années, le séjour moyen est passé de deux à quatre mois à La Passerelle d’Alma.

Une solution permanente réclamée

Vécue ailleurs dans la province, la problématique a nécessité le déploiement d’un programme d’aide financière d’urgence (AFU) par Québec en avril 2023. L'AFU permet à une personne victime de violence dont la sécurité ou celle de ses enfants est compromise de quitter rapidement un milieu dangereux.

Si le programme a été bien accueilli par le milieu, il ne s’agit toutefois que d’une roue de secours, indique Isabelle Harvey, rappelant que les fonds permettent seulement de couvrir un peu de nourriture et quelques nuits à l’hôtel. C’est avec impatience qu’elle dit attendre une solution permanente.

« Nous sommes parfois obligés d’envoyer des femmes dans des centres d’hébergement à l’extérieur de la ville et même de la région. Et on s’entend que de couper une femme victime de violence de son réseau, c’est loin d’être l’idéal. »

Construction de logements sociaux

Selon Isabelle Harvey, la solution n’est pas d’ajouter des lits à l’organisme, mais bien de construire des logements « véritablement abordables ».

« On voit des appartements à 1 400 $ se construire à Alma. Ce n’est pas ça qui va aider les femmes à quitter leur situation de violence. Ce que ça prend, ce sont des logements sociaux dont le prix n’est pas fixé en fonction des logements environnants. »

 

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