Samedi, 08 novembre 2025

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Temps de lecture : 2 min 40 s

Insertion socioprofessionnelle des personnes autochtones

La Boutique RARE inaugurée à Alma

Yohann Harvey Simard
Le 08 novembre 2025 — Modifié à 01 h 52 min le 08 novembre 2025
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Le Groupe Inter-Action Travail (GIAT) lançait la Boutique RARE la semaine dernière à Alma. Un milieu de travail respectueux des principes de la sécurisation culturelle destiné aux personnes autochtones, mais également allochtones, éloignés du marché du travail.

La Boutique RARE, dont l’acronyme signifie « réconciliation autochtone par la récupération et l’emploi », vise à créer des emplois permettant aux personnes autochtones vivant en milieu urbain, comme à Alma, d’accéder au marché travail sans craindre quelque forme de discrimination que ce soit. Et puisqu’un autre des objectifs du projet est de favoriser le tissage de liens avec les différentes communautés culturelles, les personnes allochtones sont toutes autant les bienvenues.

Des vêtements recyclés de qualité

La Boutique RARE est axée sur la récupération et la transformation d’uniformes de travail en vêtements prêt-à-porter originaux. Isis Bussons, coordonnatrice de la boutique, explique que les tissus utilisés pour la fabrication d’uniformes tendent à être « de bons tissus », ce qui permet de facilement les réutiliser en plus de garantir un standard qualité à la clientèle.

Quinze morceaux ont été confectionnés par l’équipe de la Boutique RARE jusqu'à maintenant. Ils ont été fabriqués à partir d’anciens uniformes de contrôleurs routiers et provenant de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

La boutique, qui a pignon sur rue dans le centre-ville d’Alma, emploie actuellement six personnes, soit quatre personnes autochtones et une allochtone à temps partiel ainsi qu’Isis Bussons, qui y travaille à temps plein.

Tous les employés sont rémunérés selon un taux horaire compétitif grâce à une subvention d’un million de dollars allant jusqu’à décembre 2027. D’ici là, indique la directrice générale du GIAT, Nancy Doucet, l’objectif de la Boutique RARE est de devenir financièrement autonome. Elle estime que la vente d’une douzaine de morceaux par semaine permettrait au commerce de voler de ses propres ailes. « Mais c’est sûr qu’en ayant d’autres subventions, ça nous permettrait de réduire le prix des vêtements. »

Les créations de la Boutique RARE seront mises en vente à l’été 2026 par le biais d’une plateforme en ligne. Des discussions ont également cours concernant la mise en place de points de vente physiques. Nancy Doucet aimerait que la boutique génère des revenus de 95 000 $ au terme de sa première année.

Le prix des vêtements variera notamment selon le type de morceaux (pantalons, débardeurs, chandails, vestons, chemises, etc.). « Avec le temps, on va aussi ajuster notre offre en fonction du goût des clients. Par exemple, si on réalise que les vestons se vendent bien, on va miser là-dessus. »

Un tremplin

La Boutique RARE dispose d’un atelier de couture avec tout l’équipement nécessaire à la confection et à la personnalisation de vêtements. Les employés peuvent également bénéficier du savoir et de l’encadrement d’Isis Busson, diplômée en design.

Nancy Doucet précise que la boutique se veut un tremplin vers d’autres milieux de travail.

« Nous, on veut rendre ces personnes-là autonomes. On veut leur donner tous les outils qui vont leur permettre d’intégrer un milieu de travail autre que le GIAT. Si elles veulent rester à la boutique, elles le pourront. Mais peut-être que nos employés ont d’autres aspirations, et nous, on veut qu’ils puissent les réaliser. »

Le développement durable au cœur du projet

Par ailleurs, la Boutique RARE répond à presque tous les critères du développement durable, que ce soit la santé et la qualité de vie, l’équité et la solidarité sociale, la protection de l’environnement, l’efficacité économique, la participation et l’engagement, l’accès au savoir ou la coopération intergouvernementale. C’est d’ailleurs pour cette raison que le projet a pu bénéficier d’autant de soutien.

Parmi les grands donateurs figurent la Caisse Desjardins, le gouvernement du Canada et celui du Québec, Développement économique Lac-Saint-Jean et le Centre financier du Lac.

Selon la mairesse d’Alma, Sylvie Beaumont, « la Boutique RARE constitue assurément un plus pour la municipalité. Car, la richesse d’un territoire se mesure à celle des gens qui le compose, et la Boutique RARE en est une magnifique illustration.

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