Plus de 20 ans après avoir commencé à prendre des photographies qui l'ont fait connaître partout dans la région, dont 15 ans pour le compte du Quotidien, Gimmy Desbiens tire sa révérence. « Je vais remplacer mon appareil par un ruban à mesurer. »
L’Almatois de 41 ans va se consacrer entièrement aux immeubles résidentiels et commerciaux qu’ils possèdent. Il tourne définitivement la page sur un métier qu’il a adoré, même s’il était très exigeant.
Gimmy Desbiens était reconnu pour avoir souvent été le premier sur les lieux d’un évènement, même s’il se déroulait en pleine nuit. Ce temps est terminé.
« J’ai adoré mon travail qui m’a permis de rencontrer beaucoup de monde et j’ai vécu des années passionnantes, mais j’ai fait le tour et je suis rendu ailleurs. J’ai maintenant d’autres projets en tête. »
Il ne cache pas non plus une certaine lassitude.
« Le métier de photographe de presse a beaucoup changé, souligne-t-il. Les médias se transforment et recherchent maintenant des techniciens multimédias à qui on demande plus que des photos, soit des vidéos, faire du montage, etc. Ce n’est pas toujours réaliste de pouvoir bien le faire quand on n’a pas assez de temps entre deux assignations. »
Gimmy Desbiens n’avait qu’une vingtaine d’années lorsqu’il a commencé à cadrer des sujets dans son viseur. Il a ensuite obtenu des contrats, notamment pour des entreprises, puis il a collaboré avec une compagnie qui couvrait les faits divers dans tout le Québec. La direction du Quotidien l’a remarqué et embauché.
Plus d’un million et demi de photos
Durant toutes ces années, il a pris plus d’un million et demi de photos numériques qu’il a pris soin de bien classer et qu’il conserve toujours. Certaines l’ont marqué et ont rayonné plus loin que la région.
« L’incendie du Dooly’s au centre-ville d’Alma était énorme et j’avais des photos spectaculaires. Quand j’ai pris des photos du policier qui s’était jeté dans la rivière Petite-Décharge pour sauver des enfants alors que l’eau montait, ça m’a aussi marqué. Elles ont fait beaucoup réagir. Celles des recherches pour trouver des motoneigistes français disparus dans le lac Saint-Jean à Saint-Henri-de-Taillon ont aussi été reprises ailleurs, même en dehors du Québec. »
Gimmy Desbiens ajoute que s’il a pu souvent avoir un accès privilégié pour prendre de bonnes photos lors de faits divers, c’est parce qu’il était respectueux des proches et des familles des victimes.
« J’avais de bons contacts un peu partout et j’ai travaillé fort, mais je n’ai pas eu tout cru dans le bec. J’ai toujours fait très attention. On ne voyait jamais de sang ou de chair humaine sur mes photos. J’ai toujours respecté ce que les policiers me disaient. J’ai gagné leur confiance et ils me permettaient en échange de me rapprocher le plus près possible. »