Mardi, 16 décembre 2025

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Temps de lecture : 2 min 30 s

Portes et Fenêtres Fusion

Le « Petit Pérou » de Desbiens

Le 16 décembre 2025 — Modifié à 16 h 00 min le 16 décembre 2025
Par Mathieu Gravel

Après un premier séjour touristique au Canada, où elle parcourt Montréal, Québec, l’Abitibi, Toronto et même les chutes Niagara, Estrella Vila ressent un attachement inattendu pour le Lac-Saint-Jean.

« Au départ, je voulais juste connaître le pays et établir des bases. J’avais fait beaucoup d’amis et de connaissances au Lac-Saint-Jean, dont le propriétaire de Portes et Fenêtres Fusion de Desbiens, à qui j’ai offert mes services. Je suis retournée au Pérou après cet entretien, en attendant mon permis de travail. »

Lorsque le permis arrive, au terme d’un processus ralenti par la pandémie, Estrella peut enfin revenir en 2021 pour s’y établir. Elle loge d’abord dans les résidences pour travailleurs étrangers offertes par l’entreprise.

C’est là qu’elle rencontre Stéphane Parent, alors directeur des ventes. Une amitié, puis une histoire d’amour s’installent. Le couple s’est d’ailleurs marié tout récemment, en septembre.

« On a acheté une maison ensemble à Métabetchouan. Et j’ai donné naissance à notre petit garçon, Lukas, qui a maintenant trois ans. »

Francisation : de zéro au niveau requis

À son arrivée, Estrella ne parle pas un mot de français. Son anglais approximatif lui permet de se débrouiller au travail, mais elle veut s’intégrer pleinement. Elle s’inscrit donc à une francisation intensive à Québec.

« C’était effectivement intensif et efficace : huit heures par jour pendant un mois et demi. »

De retour au Lac-Saint-Jean, elle poursuit avec des cours en soirée deux fois par semaine, à Alma.

« C’était surtout pour améliorer ma grammaire et mon écriture. »

Ces efforts constants portent fruit : elle atteint le niveau de français nécessaire pour faire sa demande de résidence permanente, qu’elle vient tout juste d’obtenir.

Un Noël péruvien… au pays de la neige

Si la distance entre le Pérou et le Québec est grande, Estrella trouve plusieurs ressemblances entre les traditions des deux pays.

« C’est pas mal pareil pour les traditions. On fait nous aussi un grand souper de famille le 24. Mais chez nous, en Amérique du Sud, c’est beaucoup plus religieux. Dans ma famille, on attendait minuit pour déposer le bébé Jésus dans la crèche. C’est seulement après cela qu’on allait dormir — très tard — et que les cadeaux arrivaient. »

Au Pérou, les arbres de Noël sont généralement artificiels, décorés avec de la fausse neige ou différents matériaux improvisés pour simuler l’hiver. Ici, elle découvre un autre esprit des Fêtes : plus de cadeaux, plus de traditions familiales, plus de façons de créer la magie — des échanges de cadeaux aux soirées d’entreprise.

Mais surtout, elle découvre un sentiment précieux : « Ici, c’est plus sécuritaire. Beaucoup plus qu’en Amérique du Sud. Voir grandir mon garçon ici, en toute sécurité, c’est une tranquillité qu’on ne retrouve pas facilement là-bas. »

Elle s’acclimate aussi à la nourriture québécoise — avec enthousiasme pour la fondue et la dinde — même si elle avoue que les saveurs péruviennes lui manquent.

« Beaucoup plus de fruits de mer, de poisson… ça me manque vraiment. »

Une famille qui se reconstruit ici

Pour son garçon Lukas, Estrella a trouvé une garderie à Métabetchouan, ce qui facilite grandement leur routine familiale. Mais ce qu’elle considère comme une véritable chance, c’est de ne pas avoir eu à laisser toute sa famille au Pérou.

Son père, Américo Vila, a lui aussi obtenu un permis de travail. Après un aller-retour Pérou–Québec et un renouvellement de permis, il vit aujourd’hui dans le même duplex que sa fille, son nouveau gendre et son petit-fils.

Il est aussi devenu employé à l’usine de Portes et Fenêtres Fusion, intégrant à son tour le « Petit Pérou » qui s’est créé à Desbiens grâce aux nombreux travailleurs sud-américains qui y sont passés.

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