L’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) met en garde contre les effets du « technostress », un phénomène lié à l’hyperconnectivité numérique au travail.
Selon l’organisme, le technostress peut, à long terme, mener à l’épuisement professionnel et nuire à la productivité, à l’engagement, à la satisfaction au travail et la conciliation entre la vie personnelle et professionnelle.
Pour contrer ces risques, l’Ordre invite les employeurs à adopter des politiques de connectivité favorisant des périodes de repos cognitif comme le respect des heures normales de travail, faire la distinction entre la vie professionnelle et personnelle et prévoir des moments de concentration sans interruption.
« La déconnexion ne réglera pas tous les maux découlant du stress au travail. Mais pour le bien-être de leurs travailleurs et travailleuses autant que pour leur performance organisationnelle, les employeurs ont tout intérêt à être proactifs et à mettre en place des pratiques qui favorisent les saines habitudes technologiques. Cette démarche prend d'ailleurs tout son sens alors que les obligations de prévention en santé et sécurité au travail englobent depuis cet automne les risques psychosociaux », affirme la directrice générale de l'Ordre, Manon Poirier.
Sondage
Un sondage, réalisé du 21 au 24 novembre 2025 par la firme Léger auprès de 582 répondants pour le compte de l’Ordre des CRHA, a révélé que 31 % des travailleurs font assez souvent ou très souvent des tâches à distance en dehors des heures normales de travail.
De plus, 19 % des répondants ont indiqué que l'obligation de rester connectée ou joignable en dehors de leurs heures normales de travail fait partie de leur contrat ou des attentes officielles de leur employeur alors que 44 % ont indiqué ressentir une pression informelle pour rester connectés, une proportion qui grimpe à 51 % chez les 18-34 ans. Une pression qui provient autant de la culture organisationnelle (40 %) que des employés eux-mêmes (39 %) selon le sondage.
Du côté des employeurs, 21 % affirment avoir instauré une politique de déconnexion, une proportion en forte progression puisqu’elle a triplé depuis 2018 (7 %).