La Ville d’Alma demande qu’une enquête publique soit réalisée afin de faire la lumière sur « les très graves allégations » concernant les orphelinats catholiques au Québec. Une résolution a été adoptée en ce sens lors du conseil de ville du 13 mars dernier.
« J’ai été bouleversée par ce que j’ai vu, et je suis sûre que je ne suis pas la seule », a alors affirmé la mairesse d’Alma, Sylvie Beaumont, faisant référence à un récent reportage de Radio-Canada.
« Ça a été une époque terrible. On aurait dû prendre soin de ces enfants qui avaient été mis entre les mains des autorités religieuses, qui devaient absolument leur apporter une sécurité et un réconfort. Et puis, on voit qu’il y a certainement eu des abus. Il y a eu des gestes de violence. Il y a eu des gestes d’intimidation. Donc, il y a des enfants qui ont vécu un enfer, et ça a eu des répercussions incroyables sur la suite de leur vie. Et aujourd’hui, ces gens-là ont encore des carences à cause de ça, ils vivent encore des contrecoups par rapport à ça. »
C’est notamment le cas de l’Almatoise Monique Fortin. Aujourd’hui âgée de 76 ans, elle a résidé à l’orphelinat de l’âge de 2 mois jusqu’à ses 12 ans.
La survivante a accepté de se confier à Trium Médias dans le cadre d’un article publié plus tôt aujourd’hui, où elle relate notamment les sévices qu’elle a subis dans ce qu’elle appelait « la salle des tortures ».
Selon la mairesse, à la vue et à la lecture de telles atrocités, on ne peut que se « demander ce qu’il s’est passé? ».
À ce titre, poursuit-elle, « je crois que nous sommes en droit de demander une enquête publique pour savoir ce qui s’est passé. Ces gens-là ont aussi le droit d’avoir des excuses de ces autorités-là, qui doivent reconnaître les responsabilités qu’elles avaient et qu’elles n’ont pas assumées ».
Sylvie Beaumont invite par ailleurs les autres municipalités de la région à emboîter le pas et à demander la tenue d’une enquête publique.