La ferme Tournevent, où sont notamment cultivés le chanvre, les lentilles, le lin et les pois, profite d’une augmentation notable de la demande pour les produits végétaux issus de cultures biologiques.
« Cette année, il y a eu une pénurie de lin au Canada. Donc en ce moment, le lin québécois est très prisé », affirme la copropriétaire de l’entreprise d’Hébertville, Audrey Bouchard.
D’ailleurs, selon elle, c’est précisément en raison de son créneau « non conventionnel » que la ferme parvient à tirer son épingle du jeu.
« Disons qu’on est difficiles à copier ! », résume l’entrepreneure, ajoutant que la ferme a connu une croissance soutenue depuis qu’elle et son conjoint, Guillaume Dallaire, en ont fait l’acquisition en 2014.
S’il demeure difficile de chiffrer l’augmentation des volumes avec précision, ce dont Audrey Bouchard est certaine, c’est que « la demande n’est pas près de diminuer. »
« Tout ce qui est bio, végétal et local prend de plus en plus de place sur le marché. Surtout depuis la COVID, on sent que les gens sont plus sensibles à ce qu’ils mettent dans leurs assiettes. »
Nouveau débouché
Qui plus est, Tournevent a tout récemment remporté un appel d’offres gouvernemental pour l’approvisionnement des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et institutionnel (HRI).
Audrey Bouchard indique qu’il s’agit là d’un important contrat considérant que le marché des HRI représente des recettes de 14 milliards de dollars annuellement au Québec.
« Donc nous, si on va se chercher ne serait-ce qu’un 2 % de ça, on va être vraiment contents ! »
Économie circulaire
Depuis 2018, la ferme produit aussi ses propres huiles végétales biologiques. Celles-ci constituent un substitut à l’huile d’olive, qui doit quant à elle parcourir des milliers de kilomètres avant d’arriver sur les tablettes, rappelle Audrey Bouchard.
De plus, la production d’huile végétale s’insère parfaitement dans la logique d’économie circulaire.
C’est que les tourteaux (résidus solides résultant de l’extraction de l’huile des graines) sont redistribués à d’autres producteurs de la région, explique Audrey Bouchard.
« Ça peut être des producteurs en alimentation animale, mais on peut aussi faire de la farine pour la consommation humaine » illustre-t-elle, mentionnant des partenariats avec l’entreprise Moulin A. Coutu et la ferme Villoise.