Alma a dû mettre sur pause son projet visant à attribuer un bloc de 4,99 mégawatts d’électricité à une entreprise voulant s’adonner au minage de cryptomonnaies sur son territoire.
C’est ce qu’a indiqué la mairesse d’Alma lors de la séance publique du conseil de ville du 7 novembre dernier, en réponse aux critiques émises par le président du syndicat d’Énergie Électrique Nord, Jean-Philippe Lévesque.
La décision de suspendre le projet découle d’une directive émanant du gouvernement du Québec.
Le 3 novembre dernier, le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a affirmé sur Twitter que « considérant la forte demande d’énergie, le gouvernement a demandé par décret à la Régie de l'énergie d'envisager de retirer les 270 MW réservés pour des projets de chaînes de blocs ».
En attendant les prochaines instructions de Québec, l’attribution d’un bloc de 4,99 MW à des fins cryptographiques se retrouve ainsi sur la glace à Alma.
« On attend de voir ce que la Régie va décider là-dessus. Après ça, on prendra une décision en fonction de ce que la Régie a décidé. Mais pour le moment, tout est gelé », insiste la mairesse.
Opposition
Le bien-fondé du projet a par ailleurs été remis en question par le président du syndicat d’Énergie Électrique, Jean-Philippe Lévesque. Il demande au conseil de ville d’Alma de « réévaluer sa position sur l’adjudication d’un contrat de 4,99 MW pour une entreprise de cryptomonnaies. »
C’est que selon lui, il s’agit « d’une décision étonnante dans un contexte de crise énergétique mondiale, laquelle risque de toucher le Québec dans les prochaines années. »
À l’instar d’Hydro-Québec, conclut-il, « nous devons économiser notre électricité pour la consacrer à des projets socioéconomiques structurants. »
Il reproche également au projet son faible potentiel en termes de création d’emplois ainsi que ses impacts sur l’environnement.
Alma défend le projet
Selon Sylvie Beaumont, la concrétisation du projet permettrait à la municipalité de générer entre 100 000 $ et 400 000 $ en revenus supplémentaires par année.
« Hydro-Québec nous facture selon les quatre pires mois de l’hiver. Chaque mois, on paye pour 33 MW à Hydro-Québec alors qu’on en utilise seulement 19. Donc, il nous en reste 13 qui ne sont pas utilisés et qu’on paye quand même. »
L’attribution de 5 MW parmi les 13 non utilisés constituerait ainsi « un très grand avantage. »