L’accès aux terres est un des enjeux majeurs du Centre régional des jeunes agriculteurs. D’ailleurs, la Fédération de la relève agricoles du Québec (FRAQ) en fait l’une de ses priorités dans sa récente plateforme de revendications.
Elle suggère entre autres, la mise en place des mécanismes afin de limiter la spéculation foncière et de favoriser la remise en culture des terres abandonnées en friche.
« L’accès aux terres, ça passe aussi par l’accès au financement. On pourrait par exemple morceler des terres pour les rendre plus accessibles et ainsi cultiver des terres. On voudrait aussi mettre en place une liste de terres agricoles à vendre ou disponibles, pour des marchés de niche », dit Alexandre Bernier, président du Centre régional des jeunes agriculteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Ça pourrait être sous la forme d’une plateforme régionale avec un recensement sur chacun des territoires des cinq MRC de la région.
« Ça n’existe pas pour le moment », lance le président régional.
La FRAQ souhaite aussi la mise en place de programmes avec des incitatifs fiscaux pour la relève qui désire acheter des exploitations agricoles. Là encore, le président dit que cela ne peut se réaliser qu’avec une volonté politique, avec une loi, avec des déductions d’impôts pour des transferts apparentés ou non.
« Nous avons un très bon ministre de l’Agriculture en la personne de M. Lamontagne (André), mais c’est l’appareil gouvernemental qui est lourd et ça n’avance pas aussi vite qu’on le souhaiterait », ajoute Alexandre Bernier.
Tout n’est pas noir ou blanc
Tout n’est pas mauvais cependant, tient à rappeler le président régional, qui voit de l’espoir pour la nouvelle année qui s’ouvre et les années futures.
« Il existe une relève agricole. Notre organisation compte 150 membres dans la région, mais le potentiel est selon moi d’au moins 1 000 membres. Au Québec, c’est 2 000 membres alors que j’estime son potentiel aux environs de 8 000. Depuis trois ans environ, le nombre d’exploitants agricoles est stable. C’est-à-dire qu’il y a autant de fermes qui disparaissent ou qui sont regroupées, qu’il y en a de nouvelles qui voient le jour. Je trouve ça plutôt encourageant. On perdait entre 10 et 20 entreprises agricoles par année. Ce n’est plus le cas ».
Alexandre Bernier rappelle aussi que sur quelque 1 200 entreprises agricoles dans la région, environ 80 % ont un potentiel de relève.