Vendredi, 21 novembre 2025

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Rallye Roses des Sables 2025

Une aventure que Natasha Tremblay et Marie-Michèle Côté Lavoie ne sont pas près d'oublier

Yohann Harvey Simard
Le 21 novembre 2025 — Modifié à 11 h 16 min le 21 novembre 2025
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

En octobre dernier, Natasha Tremblay et Marie-Michèle Lavoie Côté ont quitté Alma pour se joindre à 220 autres femmes parties braver le désert marocain à bord de 4x4, de SSV (Side-by-side vehicules) ou de quads à l’occasion de la 25e édition du Rallye Roses des Sables.

« Ça faisait très longtemps que je voulais y participer, raconte Marie-Michèle Côté Lavoie, mais je voulais attendre d’avoir une certaine maturité ou sagesse avant de me lancer. Cette année, je trouvais que j’étais rendue là dans ma vie, donc je me suis demandé qui pourrait venir avec, et la seule qui me soit venue à l’esprit, c’est Natasha! »

Après quelques jours de réflexion, Natasha Tremblay accepte l’invitation de sa vieille amie.

« Moi, c’était l’année de mes 50 ans, j’étais due pour sortir de ma zone confort. Je pense que la vie m’envoyait un petit message, et je l’ai écoutée! »

Le rallye

Le Rallye Roses des Sables est une course d’orientation qui s’effectue en binôme. Durant cinq jours, les participantes doivent naviguer dans le désert uniquement à l'aide d'une boussole et d'un carnet de route pour terminer différentes épreuves.

L’épreuve la plus redoutée est sans doute le marathon, une étape de 48 heures de jour et de nuit en totale autonomie. L’étape des dunes est également un moment clé alors que les participantes franchissent les majestueuses, mais dangereuses montagnes de sable doré aux portes du Sahara. Sans oublier les « spéciales de navigation », des portions chronométrées où la stratégie, le sang-froid et la navigation précise sont essentiels.

En définitive, l’aventure permet aux participantes, venues de plus de dix pays différents, de relever un défi où l’entraide et la complémentarité priment sur la performance individuelle. Chaque édition révèle des histoires de dépassement de soi, d’amitié renforcée, et de solidarité. Et Marie-Michèle Lavoie Côté et Natasha Tremblay n’ont pas fait exception.

« Beaucoup plus intense qu’on pensait! »

Le duo du Lac-Saint-Jean a opté pour un SSV pour effectuer le rallye. Marie-Michèle était au volant, tandis que Natasha agissait à titre de copilote. Cette dernière devait aiguiller sa coéquipière à partir de la lecture d’une boussole et d’un carnet de route constitué de quelques brèves notes transmises par l’organisation. Chaque rôle comporterait ses défis.

« On savait que ça n’allait pas être facile, mais c’était beaucoup plus intense qu’on pensait! On doit toujours être concentré. On navigue dans des roches, des montagnes, sur des dunes, sur le bord de précipices, c’est dangereux, donc on ne peut jamais baisser sa garde », explique la pilote Marie-Michèle, ajoutant qu’il est important d’apprendre à conjuguer avec la fatigue.

La concentration était également cruciale du côté de la copilote.

« Ça demande tellement, tellement d’attention visuelle soutenue et constante, et en plus, il faut que tu la partages avec ta pilote. Je devais évaluer les directions au degré près, les distances, vers quel type de terrain on s’en allait. Chaque épreuve a plusieurs étapes, et on ne peut pas se permettre d’en sauter une. »

Surtout lors d’une première participation, Natasha et Marie-Michèle expliquent qu’il est facile de commettre des erreurs. Car même si le concept du rallye ne repose pas sur la vitesse, un sentiment d’urgence s’empare immanquablement des compétitrices.

« Au début, nous étions bien trop pressées, mais on a rapidement compris que ça ne fonctionnerait pas. Donc, nous avons commencé à plus prendre notre temps, et c’est d’ailleurs le premier conseil qu’on nous avait donné! », relate entre autres Marie-Michèle.

Natasha ajoute que le secret du succès réside aussi dans la communication et la répartition des tâches. « On est toujours dans le doute, donc on doit absolument apprendre à lâcher prise, à laisser l’autre faire son travail et à faire le nôtre dans un climat de confiance mutuelle. »

Garder son sang-froid malgré le danger

Si savoir garder son sang-froid est sans doute un précieux atout dans toutes les compétitions, dans un rallye comme Roses des Sables, il s’agit d’un impératif, car le danger est bien réel. « Au fil des épreuves, témoigne Marie-Michèle, plusieurs compétitrices ont abandonné ou ont eu des accidents. »

La pilote évoque notamment un grave accident lors de l’épreuve des dunes. Alors qu’elles gravissaient une dune à toute vitesse, deux participantes ont fait un vol plané suivi de plusieurs tonneaux lorsque leur véhicule a franchi la crête. Les deux femmes ont dû être évacuées d’urgence.

Conductrice aguerrie de véhicules récréatifs, Marie-Michèle a pu éviter un tel scénario. Elle savait qu’une dune doit être approchée un peu comme un surfeur approche une vague, c’est-à-dire sans la prendre de plein fouet, mais bien de façon latérale en essayant de « surfer » à son sommet pour ensuite redescendre de l’autre côté.

Solidarité et entraide

La position au classement et la performance, bien qu’importantes, ne sont pas les pierres d’assise du Rallye Roses des Sables. Le défi trouve plutôt sa raison d’être dans la solidarité et l’entraide.

« C’est incroyable toutes les situations qu’on a vues où les femmes ont décidé de s’entraider plutôt que de se piler sur la tête, quitte à même devoir perdre leur place au classement », relate Marie-Michèle.

Du même avis, Natasha ajoute que le rallye est également une occasion d’en apprendre plus sur soi-même. « En ce qui me concerne, j’ai exploré des parties de moi que je connaissais déjà, mais que j’ai pu encore mieux comprendre. »

Rappelons que le Rallye Roses des Sables a pour mission de soutenir des associations caritatives liées au cancer du sein et à l’éducation, notamment. Les bénéficiaires de cette année étaient la Fondation Ruban Rose, Enfants du Désert, l'Estelada et le Club des petits déjeuners, qui recevront plusieurs dizaines de milliers de dollars.

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