« Pendant deux ans, j’ai fait partie de l’équipe de la radio étudiante de la polyvalente où je suivais mes cours. Plus tard, en secondaire 5, notre groupe a soumis une proposition à la station locale de La Tuque CFLM, qui diffusait sur la bande AM, 1240 kHz. »
Cette proposition, acceptée sans hésitation par les patrons, a lancé, à l’âge de 17 ans, la carrière radiophonique de Louis Arcand, qui aura perduré pendant 46 ans.
« Nous avions soumis l’idée d’animer une émission le vendredi après-midi, destinée aux jeunes, ou l’on diffusait la liste des activités du week-end. Évidemment, la petite station y voyait un avantage : une case horaire comblée. Nous avions convenu d’un format musical susceptible de plaire aux auditeurs tout en conservant une couleur plus jeune. Cette expérience marquait mon entrée dans un véritable environnement radiophonique. »
Remplacement d’un animateur accidenté
Par la suite, en février 1979, un animateur radiophonique de La Tuque, originaire de La Baie, subissait une collision sur la route 155.
« Il s’est retrouvé à l’hôpital. Celui qui dirigeait la programmation de la station de La Tuque, à l’époque, m’a demandé de le remplacer. À partir de ce moment, j’ai commencé à manquer certains cours. Mon secondaire 5 en a subi les conséquences », raconte-t-il en ricanant.
Se tenir occupé
Le départ à la retraite de Louis Arcand tourne une page importante dans le paysage de l’information régionale. Lorsqu’on lui demande comment il compte occuper ses journées, il répond :
« Un magnifique lac se trouve juste en face de la maison, facile d’accès. Je compte y consacrer plus de temps pour la pêche. Plusieurs passions font partie de mon quotidien: la cuisine, les voyages, le travail manuel, l’entretien du terrain. Sans oublier que je vais avoir beaucoup plus de temps pour m’occuper de la famille. Toutefois, les premiers mois vont surtout servir au repos. »
Une décision mûrement réfléchie
Deux éléments principaux ont guidé sa décision de fermer le micro et d’accrocher ses écouteurs.
« Diane (son épouse) et moi profitons d’une excellente santé. Nous voulons maximiser des années de qualité. Lorsque les gens franchissent le cap des 70 ans, je constate que plusieurs commencent à vivre avec certaines limitations physiques. »
« Benoît Bouchard (ancien ministre fédéral) m’avait confié un jour : Se retirer au bon moment constitue un art. »
Comme deuxième réflexion, il mentionne son désir de quitter alors que le public lui témoigne encore son appréciation. « Je ne souhaite pas attendre que les gens expriment un ras-le-bol ou jugent que ma présence ne leur apporte plus rien. Cette idée me préoccupait depuis longtemps. Je voulais partir au moment opportun, par la grande porte, et c’est exactement ce qui se produit. »
« Je ressens une grande satisfaction et un privilège d’avoir parcouru une carrière aussi marquante », conclut Louis Arcand, en soulignant que depuis quelque temps, les félicitations se multiplient, sans que ses interlocuteurs sachent qu’il se retirera des ondes dans quelques jours.