L’entraîneur du club de vélo de montagne Cyclone d’Alma, Jude Dufour, a été intronisé au Temple de la renommée de la Fédération québécoise des sports cyclistes (FQSC) à titre d’entraîneur-bâtisseur. Une reconnaissance rare et profondément émotive pour celui qui consacre sa vie au développement des jeunes cyclistes depuis plus de trois décennies.
« C’est un gros honneur d’être intronisé au Temple de la renommée du cyclisme québécois, à titre d’entraîneur-bâtisseur. En 65 ans, il y en a peu d’entraîneurs qui ont eu cet honneur. On est quatre, je crois », confie-t-il, encore visiblement ému, dix jours après la cérémonie.
Cette distinction, Jude Dufour la reçoit avec humilité. Il partage ce prix avec toute la communauté cycliste d’Alma, et tous ceux qui ont croisé son chemin à un moment ou un autre durant sa carrière.
L’idée d’une intronisation n’avait jamais effleuré son esprit avant qu’il ne reçoive un appel inattendu de la FQSC, en avril dernier.
« Je n’avais jamais pensé à ce prix. Quand la Fédération m’a appelé pour me suggérer de déposer ma candidature, j’ai été surpris. Sur le coup, j’avais presque l’impression qu’on me montrait la porte de sortie, raconte-t-il en riant. Mais ils m’ont expliqué qu’ils veulent célébrer les gens de leur vivant. »
Une carrière de bâtisseur
Cofondateur du Club Cyclone d’Alma en 1998, il a formé des générations de jeunes athlètes, dont plusieurs ont marqué la scène nationale et internationale. On peut penser à Léandre Bouchard, Catherine Fleury, Rébecca Beaumont, Rachel Pageau, Anne-Julie Tremblay, Kristina Laforge, Elsie Torressan, Émilie Beaumont et Félix Bouchard, entre autres.
Sous sa supervision, le club compte 33 sélections en équipe nationale pour les Championnats du monde, 8 titres canadiens, 9 médailles aux Jeux du Canada et plus de 180 participations à des Coupes du monde et une participation aux Jeux olympiques en 2016 avec Léandre Bouchard.
« Je me souviens qu’en 1998, un journaliste m’avait demandé ce qu’on allait faire avec ce club. J’avais répondu qu’on allait développer des champions canadiens. Et c’est mission réussie. »
Un entraîneur passionné
S’il se décrit comme un bâtisseur, il insiste sur l’importance du rôle humain de l’entraîneur. « À un certain niveau, les athlètes se ressemblent tous physiquement. Ce qui fait la différence, c’est le mental et l’émotif. Le rôle de l’entraîneur, c’est d’être bienveillant, d’aider l’athlète à être dans le bon état d’esprit pour performer. »
Au moment d’évoquer ses athlètes, la voix de Dufour se brise.
« De les voir grandir, devenir de grands sportifs, mais aussi de bonnes personnes… c’est ce qui me touche le plus », murmure-t-il, ému.
Malgré cette consécration, il n’a pas l’intention de ralentir.
« Je n’ai pas terminé ma carrière. Cette cérémonie m’a donné de l’énergie et de la motivation pour continuer. La passion est toujours là, aussi forte qu’au premier jour. »