Lorsque vendredi le 24 mars, il prend le volant de sa voiture, ce qui devait être un simple aller-retour à l’animalerie a pris une toute autre tournure pour Martin Bergeron. Ce jour-là, il a sauvé la vie d’un homme.
Au moment de traverser le pont Carcajou, à Alma, Martin Bergeron aperçoit un homme déambuler de gauche à droite sur l’un des trottoirs longeant le pont.
« Tout à coup, en deux secondes, il a décidé de traverser de l’autre bord de la clôture. Il ne lui restait plus qu’à lâcher le garde pour tomber dans la rivière. »
Sans même réfléchir, Martin Bergeron enfonce alors les freins. Aussitôt son véhicule immobilisé, il se précipite vers l’homme.
« J’ai réussi à mettre ma main sur la sienne pour l’empêcher de tomber. Ensuite, j’ai pris mon autre main pour le retenir par son pantalon. Le monsieur m’a dit “laisse-moi faire”, il essayait d’enlever ma main de sur la sienne. »
Dans les minutes qui suivent, plusieurs autres automobilistes s’arrêtent à leur tour pour porter secours à l’homme dont la vie ne tient plus qu’à un fil. Ensemble, ils parviennent à ramener ce dernier sur le pont. L’homme étant hors de danger, Martin Bergeron quitte la scène peu après.
« Je ne voulais pas qu’on me tire des fleurs, alors je suis parti quand j’ai vu qu’une dame l’a fait entrer dans une voiture. » D’ailleurs, Martin Bergeron insiste : son geste n’avait rien « d’héroïque ». « Je ne suis pas un champion, dit-il, c’était un simple automatisme humain. »
Loin de vouloir s’attirer des louanges, Martin Bergeron souhaite simplement conscientiser la population à l’importance de veiller les uns sur les autres.
« Tout le monde est tanné de la COVID… Ce que je veux dire aux gens, c’est de prendre soin de leurs proches, de prendre soin de tout le monde. Tout le monde mérite d’être apprécié. Il faut rester alerte pour aider les personnes mal prises. »