Jeudi, 05 décembre 2024

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Cris du cœur lancé aux gouvernements

L’heure est grave pour l’industrie forestière

Yohann Harvey Simard
Le 29 août 2024 — Modifié à 13 h 19 min le 29 août 2024
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La fermeture pour une durée indéterminée de l’usine Petit Paris de Saint-Ludger-de-Milot lundi dernier a été la goutte qui a fait déborder le vase des élus et des dirigeants d’entreprises forestières du Saguenay-Lac-Saint-Jean. D’une seule voix, ils ont lancé un cri du cœur aux gouvernements provincial et fédéral dans le cadre d’un rassemblement d’urgence aux portes de la scierie Arbec, à L’Ascension.

Les trois députés fédéraux de la région, les bloquistes Alexis Brunelle-Duceppe et Mario Simard, ainsi que le conservateur Richard Martel, ont fait trêve de partisanerie pour dénoncer l’inaction d’Ottawa quant à la protection de l’industrie forestière.

« C’est le temps que quelqu’un se réveille à Ottawa pour prendre connaissance du péril qui pend au bout du nez du secteur forestier », a pour sa part lancé le député de Jonquière, Mario Simard.

Symptôme de la crise de l’industrie forestière : la scierie Arbec, l’usine possédant la plus grande capacité de production au Québec, fonctionne actuellement au ralenti avec environ 50 de ses 186 employés sont au travail.

Selon le président du Groupe Rémabec, Réjean Paré, si la récolte, le séchage et le planage continuent pour le moment, toutes les activités pourraient être interrompues si la situation ne s’améliore pas bientôt.

Surtaxe à la frontière des États-Unis

Les députés reprochent à Ottawa de céder trop facilement vis-à-vis des États-Unis lors des négociations relatives aux tarifs douaniers sur le bois envoyé aux États-Unis en provenance du Canada.

« La question du bois d’œuvre n’est jamais abordée de front par le gouvernement Trudeau dans les échanges avec les États-Unis. Il n’y a pas de volonté au fédéral, il nous tient pour acquis, et ses intérêts, ils sont dans le secteur automobile. Mais il ne faut plus se laisser avoir comme ça. »

Selon le président d’Alliance forêt boréale, Yannick Baillargeon, dix milliards de dollars de surtaxe douanière sont actuellement retenus par les États-Unis. De cette somme, 230 M$ sont des profits appartenant au Groupe Rémabec, propriétaire de la scierie Arbec. Argent grâce auquel l’entreprise pourrait par exemple développer sa 2e et 3e transformation.

On demande à Ottawa de s’attaquer à la surtaxe américaine, qui a presque doublé récemment. On exige également du fédéral qu’il suspende son décret sur la protection du caribou et qu’il laisse la gestion du dossier à Québec.

« Comment on va faire pour faire de la 2e et 3e transformation si on n’a pas accès à la première? », se demande Yannick Baillargeon considérant les pertes de capacité forestière que l’imposition du décret entraînerait.

Régime forestier québécois

Si les députés provinciaux étaient absents ce matin, des demandes ont aussi été adressées à Québec.

Par-dessus tout, les élus et l’industrie demandent que le régime forestier soit modifié en profondeur puisqu’il « n’atteint pas ses objectifs ».  

Le Bureau de mise en marché du bois, surnommé le Bureau de mise à mort des bénéficiaires, est l’un des principaux éléments du régime qui doit être revu. En plus de ne pas avoir su contrer la surtaxe américaine, son fonctionnement actuel contribue à faire gonfler les prix d’acquisition des volumes d’approvisionnement

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