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Martine Truchon, le pilier de la Clinique vétérinaire Sagamie

Yohann Harvey Simard
Le 23 septembre 2022 — Modifié à 20 h 35 min le 23 septembre 2022
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Alors que les mouvements de personnel s’intensifient sous l’effet de la pénurie de main-d’œuvre, rares sont les employeurs qui ont la chance d’avoir une Martine Truchon dans leurs rangs. Depuis 50 ans, l’adjointe administrative de la Clinique vétérinaire Sagamie veille scrupuleusement au bon déroulement des activités de la clinique.

La Clinique Vétérinaire Sagamie ouvre ses portes en 1971 sous le nom de Clinique Vétérinaire d’Alma. Le 1er octobre 1972, l’établissement de santé animale fera l’embauche de Martine Truchon, qui ne quittera plus jamais son poste.

« La Ferme Éloïse appartient à ma famille, et le docteur Plourde, le vétérinaire qui a construit la clinique, venait souvent à la ferme parce que c’était notre vétérinaire. Moi, j’allais souvent le voir parce que j’avais toujours aimé le domaine agricole et les animaux. Un jour, il m’a offert de travailler à la clinique parce qu’il se cherchait une secrétaire. Je n’ai pas pu refuser même si je devais terminer mon cours en secrétariat en même temps! »

Pour Martine Truchon, il s’agissait là d’une opportunité professionnelle en or puisque cela allait lui permettre de caresser son rêve impossible d’un peu plus près. Victime des mœurs de son époque, le fait est qu’elle n’a pas pu suivre de cours en médecine vétérinaire, comme elle l’aurait tant souhaité.

« Il y a 50 ans, dit-elle, une fille de 18 ans, son papa ne voulait pas qu’elle s’en aille travailler à l’extérieur. En plus, dans ce temps-là, ça n’existait tout simplement pas des femmes vétérinaires. C’était un monde d’hommes. »

Une précieuse ressource

Pour sa part, le directeur de la Clinique vétérinaire Sagamie, Anthony Martel, soutient que c’est une chance inespérée de pouvoir s’appuyer sur une personne cumulant autant d’expérience.

« Moi, je suis sorti de l’école il y a quatre ans. Et quand on sort de l’école, on a tout ce qui se rapporte à la théorie, à ce qu’il y a dans les livres. Mais sur le terrain, la gestion d’une entreprise, ça peut être différent entre une clinique vétérinaire, un atelier de soudure ou une succursale de ventre. Mais Martine, elle connaissait tellement tout dans la clinique que pour moi, c’était facile de faire mon travail. C’est incroyable à quel point j’ai eu de la chance de l’avoir. »

Anthony Martel n’est d’ailleurs pas le seul à reconnaître l’apport considérable de Martine Truchon à l’entreprise.

« Au niveau des actionnaires de la clinique, avec ses 50 ans d’expérience, Martine, c’est LA référence de la clinique. Aussitôt qu’on doit prendre une décision et que nous ne sommes pas certains, on va aller consulter Martine pour avoir son avis. »

Âgé de 27 ans et spécialisé dans les ressources humaines, Anthony Martel affirme qu’il lui « en reste encore beaucoup à voir, mais un 50 ans de carrière, je pense ne jamais revoir ça un jour! »

Témoin de l’évolution d’une profession

Alors qu’une trentaine de médecins vétérinaires s’y sont succédé et que les méthodes de travail se sont radicalement transformées, il semble que Martine Truchon soit la seule constante de la Clinique vétérinaire Sagamie.

En effet, bien des choses ont changé depuis l’arrivée en poste de l'adjointe administrative. Au premier chef, la gestion des appels, ce qui pouvait autrefois représenter tout un casse-tête.

« Ça a vraiment évolué. Dans ce temps-là, on n’avait pas de système comme ça », dit-elle, en pointant son téléphone cellulaire. Il n’y avait rien. Tout ce qu’il y avait, c’était un téléphone dans la maison! Donc, admettons que le vétérinaire allait chez un client dans le rang Caron à Hébertville, s’il y avait un autre client dans un rang voisin qui appelait pendant ce temps-là, le vétérinaire ne pouvait pas le savoir. Le seul moyen de contact, c’était moi. Alors, dans le cas d’une urgence par exemple, il fallait que j’appelle directement à la résidence où était le docteur en espérant qu’il soit encore là pour lui dire qu’un autre client avait besoin de lui pas loin de là. »

Par souci d’efficacité, Martine Truchon avait sillonné tous les rangs de Bégin à Hébertville afin de cartographier l’ensemble des clients et leur localisation, ce qui lui permettait de mieux orienter le vétérinaire sur la route.

Éventuellement, la clinique s’est dotée d’une tour émettrice et d’un système de radio CB installé à même les automobiles des vétérinaires. Un véritable soulagement pour Martine Truchon, qui pouvait plus facilement informer les vétérinaires de la liste de priorités qu’elle avait établie en fonction de la gravité des cas.

Polyvalence

Car si Martine Truchon travaillait à l’administration, elle avait néanmoins accumulé une quantité étonnante de connaissances lui permettant d’évaluer l’état de santé d’un animal.

Par exemple, Martine Truchon savait qu’une vache souffrant d’une rétention placentaire était une intervention qui pouvait attendre, contrairement à une vache ballonnée, une affection qui pouvait avoir raison de l’animal en l’espace de 20 minutes.

Même qu'il n’était pas rare que Martine Truchon assiste les médecins durant leurs interventions chirurgicales, le métier de technicien en santé animale n’étant apparu qu’au tournant des années 90.

Médecine préventive

Outre les nombreuses améliorations techniques, Martine Truchon a également été témoin de changements significatifs dans les pratiques de la médecine vétérinaire.

Elle a notamment assisté à l’avènement de la médecine préventive, un changement paradigmatique majeur dans la profession.

Auparavant, explique-t-elle, les vétérinaires étaient sollicités uniquement lorsqu’il y avait une « vache à terre », tandis que maintenant, ils effectuent régulièrement des examens médicaux pour prévenir les différentes maladies.

 

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