Encore beaucoup de flou demeure autour du nombre d’expropriations qui seront nécessaires pour mener à bien le projet d’autoroute à Saint-Bruno. Actuellement, plus de 40 logements et des commerces se retrouvent dans le corridor où devrait se construire l’autoroute, mais ce n’est pas tous ces gens qui seront expropriés. Les citoyens et la municipalité demandent au ministère de préciser rapidement ses intentions.
Actuellement, le corridor ciblé au nord de la municipalité a une largeur variable de 200m à 900m. L’autoroute finale ne fera cependant que 90m de largeur.
« Des études auront lieu dans les prochaines semaines et les prochains mois afin d’évaluer quel sera le meilleur tracé dans ce corridor. Cependant, il est encore trop tôt pour donner plus de détails sur les expropriations », a mentionné le DG des grands projets routiers du Nord et de l’Est du Québec au ministère des Transports, Keven Bouchard.
Le directeur général adjoint et urbaniste à la municipalité de Saint-Bruno, Philippe Lusinchi demande au ministère de rapidement donner des réponses.
« Présentement, on a une quarantaine de citoyens qui ne savent pas à quoi s’attendre. Ils ont des questions, ils sont inquiets d’être expropriés, mais on ne peut pas les rassurer. On vous demande de pouvoir rapidement réduire le corridor afin que les citoyens aient une idée de ce qui les attend », a-t-il lancé aux représentants du ministère lors de la consultation publique de mardi.
Le représentant du comité citoyens de Saint-Bruno, François Simard, rappelle toute l’incertitude qui plane au-dessus de la tête des résidents ciblés dans le corridor.
« Tout le monde est arrêté, les résidents et les commerces. Certains voudraient apporter des rénovations à leur maison, agrandir leur business, mais on n’a aucune idée si ça vaut la peine, ou si on est finalement dans le tracé final de l’autoroute », commente-t-il.
Du côté du ministère, on indique seulement que le choix du tracé final de l’autoroute devrait être connu dans un an environ. Le début des travaux ne se fera pas avant cinq ans. Les personnes touchées par les expropriations seront avisées au moins deux ans avant la première pelletée de terre.
Incompréhension
Philippe Lusinchi et la municipalité de Saint-Bruno ne comprennent toujours pas le choix du tracé Nord.
L’urbaniste croit que le choix de ce tracé a été fait pour faire plaisir à Rio Tinto, en reliant ainsi l’usine d’Alma à l’autoroute.
« Je comprends maintenant pourquoi on appelle ça l’Autoroute de l’aluminium… », a-t-il lancé.
Il s’inquiète aussi pour la vitalité économique de son village.
« Je ne vois pas comment on va amener des gens à arrêter dans notre village pour consommer. Ça va être un très dur coup pour les dépanneurs, les épiceries, les restaurants. Avec le tracé Sud, qui était initialement prévu, on avait développé un pôle économique qui permettait aux passants d’arrêter chez nous. Tout ça tombe à l’eau. »
