Mercredi, 11 décembre 2024

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Déficit accumulé à Desbiens

L’ex-maire Nicolas Martel croit qu’il aurait dû être « plus vigilant »

Yohann Harvey Simard
Le 31 janvier 2024 — Modifié à 10 h 01 min le 31 janvier 2024
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Visé par un rapport de la Direction des enquêtes et des poursuites en intégrité municipale (DEPIM), Nicolas Martel, maire de Desbiens de 2009 à 2020, maintient qu’il a agi de « bonne foi » et défend sa gestion de la municipalité.  

Les premiers actes répréhensibles dont fait état le rapport d’enquête se rapportent à l’achat, en 2017, d’une tente gonflable au coût de 61 000 $ qui devait servir à couvrir une patinoire extérieure, et à la revente de celle-ci en 2018. Selon le rapport, aucune résolution n’a été adoptée par le conseil municipal en lien avec cette transaction, ce qui contrevient aux règlements municipaux.

« J’étais certain qu’une résolution avait été adoptée pour ça. Je vois dans le rapport qu’il n’y en avait pas. Je prends le blâme pour ça. »

Le cas du dôme

Peu après l’achat de la tente, la municipalité se ravise et opte finalement pour une solution plus permanente afin de couvrir la patinoire. Des démarches sont alors entreprises pour procéder à la construction d’un dôme, projet en vue duquel le conseil adopte un règlement d’emprunt de 874 000 $ en date du 9 décembre 2019.

Pour des raisons de santé, dit-il, Nicolas Martel devra ensuite s’absenter de janvier à août 2020.

« Lorsque je suis revenu, la Ville était rendue à lancer l’appel d’offres pour le dôme. »

Pensant que les démarches entourant le règlement d’emprunt avaient été faites entre temps, l’ex-maire approuve l’octroi d’un contrat pour la construction du dôme au montant 874 000 $ lors de la séance du conseil municipal du 27 août 2020.

« Mais malheureusement, le règlement d’emprunt n’avait pas été fait de façon conforme. Ça a fait en sorte que la Ville n’avait pas les sous et elle a payé les gens à partir du compte courant de la municipalité. Et le déficit de 785 000 $, la grosse partie de ça, elle est due à cette transaction-là d’un peu plus de 400 000 $ qui a été faite avec le compte courant. »

Interrogé quant à savoir pourquoi il n’a pas cru bon de vérifier lui-même que les fonds n’étaient disponibles avant d’approuver l’octroi du contrat, Nicolas Martel répond :

« Je faisais confiance à l’administration. Un moment donné, on est maire d’une petite municipalité à temps partiel, tu te dis que ce genre de choses-là, c’est la partie administrative. Les gens chialaient que je ne déléguais pas assez, alors je me suis dit que j’allais faire confiance aux gens. Mais si c’était à refaire, je serais beaucoup plus vigilant. »

Une responsabilité partagée selon l’ex-maire

Nicolas Martel porte en partie le blâme sur la directrice générale de l’époque pour les irrégularités dans la gestion des finances de Desbiens.

« Je ne pense pas qu’elle était de mauvaise foi, mais je pense qu’elle comprenait vraiment mal des technicalités qui étaient vraiment importantes. Nous lui avions laissé la chance même si elle faisait ses débuts dans la profession. Nous l’avions engagée sur la base d’une sélection faite par une firme externe. Pendant au moins un an, elle avait été supervisée par quelqu’un qui avait de l’expérience comme directeur général et que nous avions engagé pour s’assurer que tout se passe bien. »

Nicolas Martel conclut en affirmant qu’il aurait aimé être consulté dans la cadre de l’enquête menée par la DEPIM.

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